La dette US et la démentielle gestion de Trump

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La bourse plonge…

On a cité Snyder, compilateur depuis passé à l’ennemi (il  veut être sénateur républicain !), ou David Stockman. On reprend Bill Bonner, qui se moque avec humour de la jactance du Donald (3,9% de chômeurs, et pas 22% finalement ? Les emplois tous rapatriés ? La Russie enfin nucléarisée ?), et qui nous dénoue avec délice l’écheveau des dettes et des sommes d’appauvrissement US. Et la question est : quand sauteront-ils tous du train ?

 « Les taux obligataires longs montent, alourdissant les intérêts dus sur une cohorte de dettes, et le revenu disponible chute. Les réductions d’impôt ne redresseront pas la situation. « Les valeurs US chutent à mesure que les ventes de bons du Trésor s’accélèrent », titrait Bloomberg la semaine dernière. Dans le même temps, le bitcoin a dégringolé vers les 8 000 $ – effaçant près de 100 Mds$ de sa valeur en seulement 24 heures. Le prix du bon du Trésor américain à 10 ans a plongé, faisant passer son rendement au-delà des 2,75% Déjà, le taux fixe de crédit immobilier à 30 ans – dont l’évolution suit celle du rendement du T-Note à 10 ans – est passé de 3,7% il y a un an à 4,2% aujourd’hui. Sur un prêt de 200 000 $, cela revient en gros au montant promis en baisses d’impôts. Le gouvernement donne. Le gouvernement reprend… Et le gouvernement fait un beau gâchis. Les autorités ont orchestré un cycle du crédit aux proportions grotesquement exagérées – et maintenu les taux d’intérêt bien trop bas pendant bien trop longtemps. A présent, elles se retrouvent avec une économie croulant sous les dettes… alors que le cycle de taux se retourne. Quelques petits points de base, ça ne semble pas grand-chose. Mais lorsqu’il faut emprunter – chacun d’entre eux est douloureux. Lorsque vous avez 67 000 Mds$ de dettes, quelques points de base peuvent être un véritable désastre. Pour être plus précis, si les frais augmentaient d’1%, cela ajouterait 670 Mds$ à la charge annuelle de la dette des Etats-Unis. Il y a quelques jours, nous avons vu que le gouvernement US se retrouverait dans un sacré pétrin si d’aventure les taux d’intérêt augmentaient à un modeste 5%. Nous disions que cela viendrait ajouter 600 Mds$ de dollars au coût d’une dette de 30 000 Mds$ – un montant que les Etats-Unis devraient atteindre d’ici 10 ans. Un lecteur nous a écrit en demandant où nous avions été à l’école. Si un taux de 5% s’appliquait à l’intégralité de ces 30 000 Mds$, cela représenterait des intérêts de 1 500 Mds$, non 600 Mds$. Les autorités US collectent environ 3 500 Mds$ de revenus fiscaux. Dans ces conditions, payer autant d’intérêts serait hors de question. Des problèmes toxiques Et ce n’est qu’un début. »

Un rappel pour ceux qui regretteraient Obama :

« Comme nous l’avons vu, en chiffres bruts, l’économie ne se porte pas mieux aujourd’hui que sous Barack Obama. Les taux de croissance sont à peu près identiques. Mais les actions sont au sommet d’une échelle branlante… et la dette grimpe en flèche. Le Bureau du budget du Congrès avertit que l’augmentation des dépenses fédérales et les réductions d’impôts videront le Trésor d’ici mars. Les autorités ont prévu d’émettre 1 300 Mds$ d’obligations en seulement neuf mois – et pour l’instant, elles suivent leur calendrier. Mais qui achètera ces obligations ? Pas la Fed. Elle devrait poursuivre son resserrement quantitatif (vendre des obligations au lieu de les acheter)… du moins jusqu’à ce que l’échelle finisse par basculer. Pas les consommateurs. Ils n’ont pas d’argent. »

Bill ajoute sur cette éternelle consommation naturellement financée par une dette effrénée et dépendante de taux bas:

« La seule raison pour laquelle il y a de la croissance, c’est que les consommateurs sont prêts à sacrifier leur sécurité financière. Au lieu d’épargner, ils dépensent. Ces dépenses viennent abonder le côté positif du registre du PIB. La dette supplémentaire n’apparaît pas du tout. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle n’existe pas… La dette des ménages américains a atteint un nouveau record – plus de 15 000 Mds$. Ces 30 dernières années, elle s’est développé deux fois plus rapidement que les salaires. A présent, toute augmentation de 1% des taux d’intérêt, appliquée à l’intégralité de la somme due, générerait 150 Mds$ de charges supplémentaires. »

Problème numéro un comme toujours en Amérique, l’absence d’épargne :

 « C’est là que les calculs se compliquent un peu. Les Etats-Unis comptent environ 120 millions de ménages. Soit un coût annuel supplémentaire de 1 250 $ environ par foyer. Où les ménages obtiendraient-ils cette somme ? Leur épargne a été ponctionnée pour continuer de faire avancer l’économie. Des ménages démunis face aux revers financiers. Les revenus disponibles moins les mises de fonds personnelles – c’est-à-dire l’épargne – ont chuté à 2,4%, au dernier compte. C’est le plus bas niveau depuis 2005. Et cela laisse la plupart des ménages complètement démunis face aux revers financiers. »

Bill fait le point sur la situation d’une bonne moitié des ménages US :

« Le site WolfStreet.com a examiné l’état de santé des ménages américains [les chiffres proviennent de la Fed] : seuls 48% des adultes ont assez d’épargne pour couvrir trois mois de dépenses en cas de perte de leurs revenus ; 22% de plus pourraient surmonter ces trois mois en mobilisant des ressources plus larges – notamment emprunter auprès d’amis et vendre des actifs ; mais 30% d’entre eux ne pourraient gérer une crise financière de trois mois ; 44% des adultes n’ont pas assez d’épargne pour couvrir une urgence de 400 $ et devraient emprunter ou vendre quelque chose pour joindre les deux bouts ; les personnes qui ont eu des difficultés sont plus susceptibles d’avoir recours à « un service financier alternatif » comme un prêt en anticipation de crédit d’impôts, un prêt sur gages ou une avance sur salaire – autant de solutions très coûteuses. »

Jamais l’usure n’a eu une telle prise sur le monde. C’est Christina Kirchner, l’ancienne présidente d’Argentine qui avait évoqué Shylock, en parlant de la dette qui étranglait son pays, un pays (j’y ai vécu) qui n’avait jamais vu la couleur mais seulement la douleur de cet argent. Après l’américain ou le grec, les peuples occidentaux passent sous l’éteignoir de la dette créée de toutes pièces…

Nicolas Bonnal

13 Commentaires
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[…] aller à la source […]
gunsbourg
gunsbourg
7 février 2018 8 h 51 min
Ecoutant ce matin RTL pour la météo j’ai été surpris d’ entendre au passage un expert économique, interrogé par un Calvi admiratif, qui affirmait que tout va bien aux USA et même très très bien que ce soit le chômage en large baisse , les entreprises déchaînées , les salaires qui montent: “le rêve américain” décolle !
Revolté
Revolté
7 février 2018 11 h 15 min
Répondre à  gunsbourg
Bin ouai,?si ils le disent bin c’est que ç’est vrai?
Bèèèhhhhhhhh
?
Cap 360
Cap 360
7 février 2018 11 h 32 min
Répondre à  gunsbourg
Comme quoi * Trump fait du bon boulot * sachant que ce qui compte avant tout Gunsbourg est la confiance envers une monnaie et peu importe si elle est fausse 🙂
.
Un conflit par ici, un conflit par là…un pillage par ici, des tueries de masse par là et par ici la monnaie via l’armement et tutti quanti Gunsbourg.
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Tout baigne dans le pire des mondes ( tu devrais le savoir ) 🙂

parazar
parazar
7 février 2018 11 h 51 min
Et pendant ce temps en Californie …. https://youtu.be/zvCGtxeknSg
gutknecht
gutknecht
7 février 2018 14 h 03 min
Répondre à  parazar
Et pendant ce temps, au pays “américan dream” , ailleurs

12 of the Worst Places to Live in the U.S.

https://www.youtube.com/watch?v=8nGYkEBDjX8

Cap 360
Cap 360
7 février 2018 17 h 14 min
Et aussi.
.
de plus en plus d’adolescents se prostituent pour se nourrir !

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Lorsque les gens souffrent de la faim, ils sont prêts à faire n’importe quoi pour obtenir un peu de nourriture.

Selon la dernière étude qui vient d’être publiée cette semaine par Feeding America (un réseau de 200 banques alimentaires) et le Think Tank « Urban Institute », il y a des millions d’adolescents en Amérique qui au sein des ménages américains vivent dans « l’insécurité alimentaire », et les chercheurs ont été stupéfaits d’apprendre ce que certains de ces adolescents sont prêts à faire pour se nourrir. Certains recourent au vol à l’étalage, d’autres vendent des drogues, et il y avait un nombre étonnamment élevé de participants à cette étude qui ont effectivement admis se prostituer pour se nourrir. Nous ne serions pas étonnés d’apprendre que ce genre de pratiques se déroulent dans un pays qui s’effondre économiquement comme au Venezuela, mais ça se passe aux Etats-Unis d’Amérique, la première puissance économique mondiale. L’Amérique est censée être la nation la plus riche de la planète. Malheureusement, la pauvreté en Amérique ne fait qu’augmenter. Oui, le marché boursier a connu une forte période haussière au cours de ces 2 dernières années, mais pour ceux qui vivent au bas de l’échelle économique, les conditions ont continué à se détériorer et la conséquence aujourd’hui, ce sont des millions d’adolescents qui souffrent profondément.

Commençons avec les chiffres de cette dernière étude. Ce qui suit provient directement du site Web « Urban Institute »…
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Et cette étude n’était pas un sondage téléphonique aléatoire réalisé à l’aveugle. Les chercheurs ont mené des entretiens individuels avec certains groupes, et ce que ces adolescents admettent être prêts à faire, est absolument incroyable. Voici un autre extrait provenant de l’étude de l’Urban Institute…

http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/etats-unis-de-plus-en-plus-dadolescents-se-prostituent-pour-se-nourrir/

gunsbourg
gunsbourg
7 février 2018 18 h 00 min
Répondre à  Cap 360
Bon je suppose que cela arrivera chez nous de façon de plus en plus marqué ! On “adore” suivre le modèle américain depuis l” après 45 : “rhum, soda et bas-nylon” le tout à l’ égout du crédit !

Toute la clique politique UE a soif de cette réussite basée sur l’ auto-destruction qui permettra aux boutiquiers de continuer à régner comme nous le montre la Grèce !

La seule chose étonnante pour les USA c’est que la population est sur-armée y compris en armes de guerre extrêmement destructrices et rien ne se passe si ce n’est quelques tueries de-ci de-là montées en épingle par la clique habituelle de censeurs ; tueries probablement équivalentes en proportion à ce qui se passe dans les guerres des gangs à Marseille, en Corse en Italie, … et en UE en général qu’ ici on n’ aime pas trop mettre en statistiques : on préfère les “balance#ton porc” !

Si les jeune-fille abandonnée dans la misère son capable de se prostituer pour prix d’ un diner (hamburgers frites soda) que dire de certaines actrices et acteurs qui se vendent pour obtenir un rôle à la mesure de leurs talents imaginaires dans leur monde factice et pas que les artistes puisque cela se fait aussi aussi dans la vie réelle !

Les USA & co c’est la Jungle mais sans nul doute en pire : “struggle for life” ; on y va en chantant façon “the Voice et paillettes” pour mieux faire passer la transition vers l’abattoir .
Cap 360
Cap 360
7 février 2018 18 h 09 min
Répondre à  gunsbourg
Et sans parler de la prostitution médiatique que le lambda cautionne à outrance 🙂
Charles André LEGRAND
Charles André LEGRAND
7 février 2018 22 h 25 min
Trump a déclaré que la baisse boursière d’hier était “une grosse erreur”, que l’économie étant en croissance, les marchés ne doivent pas cesser de monter! Or : 1) les marchés montent et baissent, c’est leur nature. 2) S’il dit que c’est une grosse erreur, c’est un aveu de sa part qu’il existe des intervenants qui font la pluie et le beau temps, bref, que les marchés sont truqués. Mais ça, on le savait déjà, tout comme les statistiques de taux de chômage et de taux d’inflation.
http://charlesandrelegrand.over-blog.com/
BOBO
BOBO
8 février 2018 18 h 02 min
USA ISRAEL GAME OVER………….SUPER
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[…] vues07 février 2018 12 commentaires Economie – FinanceNicolas […]