Tribune libre Résistance
Le gouvernement de Nicolás Maduro a pris samedi dernier une décision retentissante pour freiner l’augmentation incontrôlée des prix ; il a ordonné à l’armée d’occuper les centres commerciaux Daka, une chaîne d’appareils électroniques bien connue au Venezuela. La raison de cette occupation est très simple : Daka a été accusée à plusieurs reprises de vendre ses produits à des prix exorbitants et non justifiés.
Nicolás Maduro a choisi de faire connaître sa décision lors d’un discours à la télévision, tout en exhortant Daka à pratiquer des tarifs équitables. « Nous avons constaté que les prix sont plus élevés par rapport à d’autres produits similaires. Certains produits sont parfois jusqu’à 1.000 % plus chers », a accusé le président vénézuélien. Certains dirigeants de Daka ont été arrêtés par la police pour être interrogés. C’est la réponse décisive qu’a mise en place le gouvernement pour mettre un frein à l’inflation qui est en train de prendre des proportions inquiétantes.
Daka appartient à une famille arabe proche du gouvernement. L’opposition n’a pas manqué d’accuser Maduro d’avoir fait ses choux gras de cette affaire. Pourtant, la plupart des Vénézuéliens reconnaissent que les négociants font monter les enchères en vue des prochaines élections municipales du 8 décembre en augmentant artificiellement le prix des produits de base.
Maduro et le parti socialiste unifié du Venezuela ont en quelque sorte décidé d’anticiper Noël et le paiement du treizième mois pour lutter contre la hausse des prix afin de rendre plus vivable le quotidien des parties les plus pauvres de la population.
Maduro n’est pas Chavez et cela commence à se sentir. Si l’équipe au pouvoir ne se ressaisit pas elle pourrait bien perdre les prochaines élections et mettre fin à l’ère Chavez.
En ce qui concerne l’inflation, cela devient une question de croyance, Soit on est de ceux qui pensent que le fait que l’on retrouve actuellement au Venezuela les mêmes acteurs qui ont contribué à créer la déstabilisation économique – avérée et documentée -pratiquée contre le Chili d’Allende, et usant des mêmes méthodes, de même qu’on a pu voir dans le coup d’état militaire de 2009 au Honduras, des Joya et des Vasquez Velasquez – acteurs militaires du 11 septembre… 1973 – préparer et exécuter le coup d’état. Bref soit on accorde créance au nombreux documents qui montrent la continuité entre les méthodes – de déstabilisation ou renversement – pratiquées au siècle dernier contre les gouvernements progressistes d’Amérique Latine, et celles actuelles documentées par Rina Bertaccini (militarisation), guerre psychologique (Stella Calloni qui est aussi auteure d’un livre sur le plan Condor), et plus spécifiquement le Venezuela (Eva Golinger) – entre beaucoup d’autres chercheurs – soit on choisit de croire que tous ces chercheurs Latinos, ces universitaires et journalistes qui jouissent d’une grande renommée régionale sont de dangereux conspirationnistes paranoïdes qui inventeraient des complots là où il n’y a que l’échec flagrant du socialisme en soi. Et pire,une grande partie des habitants du continents qui partagent cette “croyance” seraient contaminés par cette “complotite aiguë” qui leur brouille l’entendement. Les latinos : des débiles et des grand malades mentaux paranoïdes, trop d’assassinats, de tortures, d’emprisonnements, de disparus que l’on retrouvent – ou nom – au fond de charniers, les ont rendu paranoïdes.
Donc manœuvre ou pas de l’extrême-droite oligarchique locale, question de “croyance” personnelle finalement.
Pour y voir clair, il faut cependant commencer par ne pas tout mélanger. L’armée ne s’est pas rendue dans les magasins d’électroménager Daka pour réprimer une population en train de piller, mais pour permettre – en gardienne de la paix – à cette même population de venir faire des achats à juste prix. Ce qui n’est pas vraiment la même chose. Et tout cela -sauf fièvre acheteuse de certains dont des opposant(e)s profitant de l’aubaine – c’est passé dans le calme. L’armée était donc présente sur les lieux non pour réprimer le peuple, mais pour imposer aux spéculateurs la pratique du marge bénéficiaire raisonnable.
De toute façon cela n’explique pas la dérive inflationiste catastrophique qui nuit avant tout au “petit peuple” qui n’a pas les moyens d’y échapper.
Je retrouve dans cet article, les mêmes sons de cloches que d’habitude. Les suppôts du chavisme sont les pauvres qui n’en foutent pas une et bénéficient des largesses clientélistes du régime. Il existe une critique populaire du gouvernement sur différents points qui e semble bien plus intéressante.
«(…) Can my children eat with that?” (sic) said the businessman, who asked not to be identified.
Maduro retains support from large sections of the population, particularly the poor who benefit from massive state welfare programs and who remain loyal to Chavez’s dying exhortation to support his chosen successor.”
“(…)”Never in our history have we had anyone so incompetent in Miraflores,” Capriles tweeted on Saturday, referring to the presidential palace. “Everything Maduro does means more destruction of the economy and investor flight.”
Hé… on se moque de qui là ? Un peu court un commentaire pour démonter tout l’article. Mais prendre les tweets de Capriles et un bussinessman non identifié pour faire la critique de gouvernement du Maduro… cela me semble un peu court. Non ?
Je préfère de loin, les critiques de gauche que j’ai lu concernant Daka et qui en substance posent la question : « Est-ce que le socialisme du XXI ème siècle serait ce modèle consumériste ?
Je pense que je développerai plus ce sujet après le dénouement des élections Honduriennes dans la perspective des élections communale du 8D au Venezuela, j’ai quelques articles de côtés à traduire ou synthétiser sur ce sujet. Entre autre un article d’investigation d’Eva Golinger qui met en évidence quelques-uns des processus de la guerre économique actuelle. Et parmi les causes de l’inflation on trouve effectivement les prix artificiellement gonflés parla bourgeoisie putschiste et l’accaparement de marchandises, stockée ou revendue en Colombie.
Et comme je l’ai dit je réserve mon jugement concernant Maduro, par contre je fais bien plus confiance à Cabello, le président de l’Assemblée Nationale ou à des ministres comme Jaua. Ainsi qu’à quelques commentateurs dont j’ai pu vérifier dans la durée les fondements de la critique et sa cohérence.