Bien sûr pour ceux qui le subissent au quotidien avec l’angoisse latente de voir Washington lancer ses avant-gardes pour provoquer les conditions d’une guerre civile, il ne s’agit pas de routines. Mais bien d’une situation terriblement anxiogène, c’est une guerre d’usure, des nerfs pour ceux qui sont confrontés aux barricades des opposants et à leur violence ou pour tous ceux qui savent qu’ils pourraient servir de cible demain, lors d’une campagne d’assassinats sélectifs ou de meurtres arbitraires dans le but de déclencher une implosion de fureur dans la population où parmi des forces de l’ordre qui ont déjà donné leur tribu de morts et de blessés. Ici je vous parlerai de la première phase qui est restée géographiquement limitée à quelques foyers d’agitation chroniques additionnés de sabotages menés par des professionnels, comme les attaques de centrales de distribution d’électricité ou de bâtiments publics.
Ce qu’on appelle la deuxième phase annoncée est décrite dans des documents des putschistes qui sont parvenus entre les mains du Ministre de l’intérieur et vise à augmenter cette tension latente en l’étendant à tout le pays. Non plus en édifiant des barricades sous le regard attendrit et complaisant de certains policiers des municipalités d’opposition, dont certains ont même contribués à l’entraînement des « violents » mais en pratiquant des actions de commandos qui impliquent des assassinats, ciblés ou non, y compris dans leur camp, des lynchages et destructions de biens de chavistes… ou comme c’est toujours le cas dans de telles situations de personnes désignées à la vindictes oligarchique pour des différents d’ordres personnels, autrement dit des règlements de comptes.
Il s’agit déjà bel et bien d’un terrorisme pratiqué par l’opposition puisque non seulement des listes de chavistes à abattre circulent dans leurs réseaux sociaux, des maisons cibles sont marquées, des menaces sont proférées contre les chavistes (et ceux qui les soutiennent) par divers moyens. Ponctuels, les meurtres, les agressions physiques se poursuivent, tout autant que les dégâts, incendies, destructions avec ce même mélange d’actes ciblés et d’arbitraire qui fait que personne n’est vraiment épargné par la peur.
Le but étant de provoquer une intervention “extérieure”.

Quelques faits divers des derniers jours, dans cette ambiance de coup d’état permanent :
Mercredi à Maracaïbo, un groupe d’encapuchonnés tentent d’interrompre les cours de l’Université Doctor Rafael Belloso Chacin. Pendant que les uns lançaient des projectiles sur les locaux de l’université, d’autres ont séquestré deux autobus, un camion à benne et un camion dont la citerne était remplie d’essence, pour construire la barricade qui devait empêcher les étudiants de se rendre en classe.
15 jeunes masqués se sont attaqués au bus, chargés de passagers avec des pierres et des cocktails Molotov en main et ont ordonné aux passagers de descendre du bus.
“Si vous ne descendez pas, nous vous brûlons vifs, tous ». Ensuite ils exigèrent du conducteur d’amener son bus jusqu’à la barricade en le menaçant, s’il essayait de s’enfuir de le retrouver. « Nous savons qui tu es, nous te voyons tous les jours ». Pendant ce l’autre côté de la rue, un autre groupe faisait de même avec la citerne de combustible ». Et de même avec un autre bus dont les passagers furent également menacés d’être brûles vifs…
Quand des policiers municipaux sont arrivés sur les lieux, ils ont été reçus à coup de pierres, de barres de métal et de cocktails Molotov, de feux d’artifices dont l’un atteint le commissaire Avila à la jambe. Comme ils n’étaient pas équipés pour faire face à ce genre d’agression ils ont du appeler les antiémeutes en renfort. Qui eux ont réussi à normaliser la situation.

Mais cela ne finit pas toujours aussi bien, et souvent les autobus qui appartiennent à des coopératives sont brûles privant les conducteurs de leur gagne pain. A plusieurs reprises des camions citernes d’essence ont été mis à feu à proximité d’agglomérations, ou des locaux incendiés pour forcer leurs occupants à dégager. Le fait le plus marquants étant l’incendie du Ministère du Logement qui a forcé les 89 enfants de la garderie et les deux cents membres du personnel prisonniers des flammes à se réfugier au dernier étage en attendant les secours. Trois enfants victimes de problèmes respiratoires ont du être secourus par les pompiers. A jouer avec le feu cela aurait pu tourner au drame, mais les putschistes ont prouvé à de multiples reprises qu’il n’avaient pas ce genre de scrupules ou de barrières morales. Certains ont volontairement jetés des animaux dans les feux de leurs barrages. Nul doute que nombre d’entre eux ne soient capables de torturer ou de tuer, certains l’on fait, ils ont battu des étudiants chavistes, des opposants qu’il soupçonnaient de les espionner pour le compte du gouvernement, des gens dont la tête ne leur revenaient pas..

Mardi soir à Mérida, un chauffeur de taxi et un policier qui dégageaient une barricade ont été atteints par des tirs.
Parmi les morts et les blessés, depuis le début de la tentative de coup d’état, plusieurs personnes ont été tuées alors qu’elles tentaient de démonter des barricades, en particulier des policiers dont cela fait partie du boulot, mais des civils aussi, une manière de dissuader les gens d’essayer de restaurer la circulation, par la peur.
Alors que les barricades sont une vraie entrave à la libre circulation des personnes, certaines ont empêché des gens de sortir de chez eux pendant plusieurs semaines parce que leur rue étaient bloquée, les magasins n’étaient plus approvisionnés en produits de premières nécessité – parce que les camions d’approvisionnement ne passaient pas ou étaient brûlés en chemin par les manifestants – et les prix de ceux encore en stock montaient démesurément, des enfants ne pouvaient se rendre ni à l’école, ni à la plaine de jeux et les manifestants allaient jusqu’à empêcher les ambulances de circuler ou bien des parents portant leur enfant dans les bras pour se rendre aux urgences d’un hôpital n’ont pas pu passer, et ils se moquaient de personnes âgées qui avaient du mal à enjamber les décombre amoncelée sans songer à leur venir en aide… En certains lieux les gardiens des barricades, des délinquants locaux payés pour ce boulot exigeaient également qu’on leur paye un droit de passage…

Bref, une politique de ghettoïsation des quartiers, qui ressemble beaucoup à l’opération « quartiers sûrs » de Tegucigalpa où les policiers reçoivent de militaires israéliens leur formation en techniques d’apartheid, sauf que les protestations étant localisées dans les rares municipalités dont les maires d’oppositions – et souvent la police – les soutenaient, la plupart du temps ce sont des gens de classes moyennes qui se retrouvent ainsi « sécurisés » dans cette sorte de ghettos moderne. Des gens qui avaient récemment franchis les marches de l’échelle social préféraient d’ailleurs envoyer les enfants chez leurs grands-parents, dans les quartiers populaires où ils seraient en sécurité et n’auraient pas à respirer jour et nuit les émanations de pneus brûlés, et pourraient dormir tranquillement sans se faire réveiller à toute heure de la nuit par des tintamarres de casseroles destinés à troubler le sommeil des habitants… des personnes âgées en ont conçu des problèmes de santé, à cause des fumées, ou des vacarmes intempestifs , une vieille dame à qui le stress à causé des problèmes cardiaques est morte parce que les manifestants on retenu l’ambulance qui l’amenait à une barricade.
Les barricades sont utilisées comme une arme de terreur, des gens y ont été arrêtés, battus, un homme qui a été identifié par les gardes comme fils de chaviste y a pris un coup de couteau dans le poumon alors qu’il venait en secours à sa sœur, agressée, tout cela devant les yeux horrifiés de sa petite fille de 12 ans. Les gardiens sont souvent des délinquants payés pour faire ce boulot mais qui en profitent pour racketter les passants… pas de petit profits.

Dans le cas de Merida, mardi, en plus du taximan, du policier qui tentaient de dégager les barricades, un encapuchonné a été blessé en conséquence d’une mauvaise manipulation de son mortier domestique. Les premiers ont été blessés par armes à feu, lorsqu’une bande de 15 encapuchonnés ont émergé d’un immeuble voisin et les ont pris pour cible, touchant le policier dans le bas du dos, le taxi à la jambe gauche, plus tard, un passant à pris une balle dans le ventre, au moment où l’article a été écrit lui et le jeune homme au mortier à la clavicule fracturée et souffrant d’une blessure au thorax attendent de subir une intervention chirurgicale. Un opposant vénézuélien plus âgé, militant d’extrême-droite hitlérienne, pourtant formé dans une académie militaire étasunienne est mort alors qu’il fabriquait un de ces engin qui lui a explosé au nez.

C’est avec ce genre de méthodes que ceux qui ont conçu les plans du renversement du gouvernement espéraient provoquer un soulèvement populaire. Mais le gouvernement et les chavistes ont fait front aussi pacifiquement que possible et pour certains qui avaient perdu des proches, été agressés ou menacés ce n’est pas facile. C’est la grosse erreur de Washington au Venezuela, c’est de sous-estimer la conscience politique du peuple vénézuélien, qui va faire face en s’organisant pour analyser collectivement les événements. Dans les premières semaines, c’était même assez marrant, tous s’étaient mis à étudier les méthodes de Sharp, même en dehors du pays, ses manuels circulaient dans tous les sens et étaient analysés en profondeur, j’ai appris énormément de choses grâce à ce travail. C’est ce qui me plait dans les mouvements sociaux d’Amérique Latine, ils sont concrets, ils expérimentent, inventent des solutions. Là, ils ont remis à l’ordre du jour le vieux symbole des hippies, « faites l’amour pas la guerre » qui a commencé à apparaître un peu partout, bien sûr il y a des exceptions, mais on est loin des pinaillages agressifs ou prétentieux de la francophonie. Et dans le cas de ce coup d’état, le mot d’ordre d’unité a traversé tout le continent. La réunion de l’ALBA des peuples qui s’est tenue récemment à Caracas a assuré Nicola Maduro personnellement de son soutien.

Et finalement Washington et se vassaux locaux ont provoqué le contraire de ce qu’ils désiraient, créant une fracture dans l’opposition. D’abord comme je le disais parce que les barricades se sont concentrées dans les quartiers qui étaient acquis à l’opposition et qu’à terme cela a provoqué son éclatement. Face au mécontentement des habitants opposants de ces quartiers de plus en plus de politiciens d’oppositions ont du se démarquer des « Violents », voir condamner leur action, sous peine de perdre leur électorat Du coup, ils ont eux aussi subit des menaces de représailles de la part des putschistes à cause de leur « trahison ». On est bien dans ce climat de fascisme où les tièdes et les neutres sont suspect et doivent être « punis » – un terme cher au régime étasunien et à certains de ses vassaux de l’UE, un terme de morale religieuse, de l’ordre de l’Inquisition – mais qui ne devrait pas se retrouver en politique démocratique.
Une habitante, qui veut rester anonyme pour des raisons de sécurité exprime son mécontentement, un témoignage parmi d’autres similaires :
« Moi, en fait, je ne suis pas partisane de ce gouvernement, mais je suis partisane de ce que les lois soient respectées. Nous ne pouvons pas faire le contraire de ce que nous prêchons. Si Maduro ne nous convient pas, nous ne pouvons pas faire autrement que de respecter la constitution et pas toutes ces folies qui nous affectent en priorité. Au début, j’appuyais ces actions, mais après je me suis rendu compte que cela m’affectait moi-même*. J’ai commencé à avoir peur d’amener ma fille à l’école. C’est une vraie folie. Je pense que la majorité des gens sont arrivé à la même conclusion »
*juste une petite remarque, cela en dit long… les bourgeois d’opposition veulent bien qu’on manifeste si ce sont les gens modestes qui en subissent les conséquences, manque de bol les rares tentatives de semer le chaos dans les quartiers populaires ont pour la plupart été immédiatement arrêtées, comme je le disais plus haut, des récemment ascensionnés ont envoyer leurs enfants au calme dans les quartiers populaires.

Des témoignages comme cela, il y en a beaucoup, venant d’opposants : « Ce ne sont pas des manifestations, c’est du vandalisme, il faut y mettre un terme, dit un membre éminent de l’alliance d’opposition, la MUD, qui s’est retrouvé pris dans une attaque menée par des « violents » alors qu’il voulait se rendre au cinéma avec se petite fille, en une des rares occasions où il pouvait lui consacrer un peu de temps, et qu’il a eu très peur pour elle, avec les pierres et les cocktails Molotov qui volaient dans tous les sens. D’autres enragent à l’idée que leurs enfants ont perdu un trimestre d’école ou d’Université, à cause des blocus ou des dégâts (15 universités ont été saccagées et sièges d’autodafés).
Les sondages – menés par des entreprises qui ne sont pas favorables au gouvernement – se répètent : 80% des gens sont favorables aux Conférences de Paix réalisées à l’appel du gouvernement et seuls 10% le sont aux « violents », même en prenant une large marge d’erreur, prétendre renverser un gouvernement quand on a dix pour cent des sympathies, c’est puni dans n’importe quel pays du monde et dans certains très sévèrement. Essayez de faire cela chez les donneurs de leçons de France ou des USA, en Espagne ou en Grèce… bonjour les dégâts… et je ne dis pas qu’il n’y a eu aucune violence policière, mais bon, la paille et la poutre quand même, si on compare…

Et voilà, les USA ont d’urgence besoin du pétrole du Venezuela, pour poursuivre leur agression contre la Russie… quand le général en chef du Commandement Sud dit que ces troupes campent aux portes du pays prêtes à une intervention humanitaire, parce qu’il est inquiet pour des raisons économiques… c’est révélateur, et réel sauf que c’est la « sécurité » économique des USA qui l’inquiète.. parce que malgré la guerre économiue menée par l’oligachie et les milliard de dollars de dégâts causés par les putschistes la révolution bolivarienne résiste et la démocratie participative tient bon… on ose pas rêver ce qu’elle serait capable de produire sans ces obstacles et entraves… un monde où il ferait vraiment bon vivre !


2 réponses à “Venezuela : les “routines” d’un coup d’état permanent”
Par contre des liens, des sources et des analyses, enquêtes et témoignages sourcés, traductions et compilations d’articles se retrouvent à travers les 56 publications consacrées à cette tentative de coup d’états fasciste.
http://les-etats-d-anne.over-blog.com/categorie-12589170.html
Parmi ceux-ci, sont mis en évidences les liens entre L’ex président de Colombie Uribe, et cette extrême-droite putschiste du Venezuela, un témoignage récent de l’actuel président en campagne, Juan Manuel Santos pour la BBC pas vraiment un homme de gauche, (http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-colombie-les-chemises-noires-d-uribe-empechent-le-president-santos-de-faire-campagne-123422556.html) dénonce l’utilisation du groupe des fascistes de tercera Fuerza qui à l’instigation d’Uribe jette le trouble dans sa campagne. On y retrouvera d’autres liens qui établissent ses connexions avec deux des leaders des putschistes, Lorent Saleh et Leopoldo Lopez.
http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-venezuela-la-connexion-colombienne-de-laurent-saleh-122724810.html
http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-venezuela-mais-qui-est-donc-leopolo-lopez-122572472.html
Et qui sont ces chemises noires
http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-avril-2014-mort-d-un-dirigeant-nazi-dans-un-echange-de-tirs-a-bogota-123294091.html
Des analyses plus approfondies comme par exemple, entre plusieurs autres, celle de Stella Calloni, auteur de « l’opération Condor », « Dormir avec l’ennemi ou l’invasion silencieuse » (http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-dormir-avec-l-ennemi-ou-l-invasion-silencieuse-par-stella-calloni-partie-1-112750779.html) mettent en évidence les liens qui unissent cette oligarchie d’extrême-droite nostalgique des dictatures du siècle passé. Quelques exemples, parmi les dizaines de traductions qui figurent sur mon blog et montrent qui est qui dans cette histoire…
Pour ceux qui parlent espagnol, ils trouveront quelques témoignages intéressants, d’ambiance vécue, le site “guerra digital para resitencia mental qui dans ces « Chroniques d’un coup d’état » décrit fort bien cette ambiance de terreur latente semée non par l’opposition mais par une faction fasciste de nostalgique du pouvoir.
http://orhpositivo.wordpress.com/
On pourra trouver également dans les articles consacré à l’Amérique Latine de « Métastase du nazisme », (http://les-etats-d-anne.over-blog.com/categorie-12081941.html) des textes qui montrent des liens et articulations continentaux et internationaux de cette mouvance.
Le reproche qu’on peut me faire c’est la difficulté de s’y retrouver sur le blog dans toute cette matière bien documentée par des dizaines de sources indépendantes et concordantes. Et de ne pas avoir de nuage de tags pour circuler de manière plus fluide… Dès que j’aurai du meilleur matériel, je rendrai les recherches plus faciles et les liens plus accessibles. Comme je ne suis pas encore un parfaite petite machine à traduire, toutes les infos compilées en espagnol et concordantes, y compris les écrits et commentaires, les centaines que j’ai lu, pour me faire une idée,jusqu’à la nausée, des sifrinos de l’opposition qui montrent bien leur état d’esprit de mépris et de rage de voir les « animaux » du peuple redresser le dos, et prendre en main le destin politique du pays, du dégueulis de haine mal digérées, ne figurent pas sur le blog, mais on beaucoup contribué à forgé mon opinion les concernant.
On pourra trouver des expressions de cette haine qui unit la mouvance fasciste d’Amérique latine
http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-r-123335785.html
Parmi les liens, un faible aperçu de l’ensemble des informations, discussions et échanges avec ceux qui le vivent qui m’ont amené à choisir mon camp sans l’ombre d’un doute, ni la moindre hésitation, de même que l’on fait l’ensemble des mouvements et militants de la Souveraineté Populaire en Amérique Latine…
Et l’ensemble des gouvernements de la région (-Panama) par leur vote unanime à l’OEA de refus d’une ingérence officielle (en plus de l’officieuse qui fomente ces conflits) US dans les conflits internes démocratie participative Vénézuélienne.
On peut aussi établir d’intéressants parallèle dans les similitudes existant entre le coup d’état en Ukraine et la tentative au Venezuela, l’utilisation de mouvements néonazis et de délinquants payés recrutés sur place ne sont pas les moins inquiétantes.