Non seulement Laurent Fabius persiste dans son mensonge au sujet des gaz chimiques, mais il en rajoute. Il affirme que l’ONU avait dit que le massacre pouvait être attribué aux responsables syriens. Ce qui est complètement faux, pour la bonne et simple raison que la mission de l’ONU n’était pas de chercher des coupables mais d’établir la réalité de l’utilisation des armes chimiques.
Il affirme également que Bachar Al Assad avait nié posséder des armes chimiques deux jours avant (et il insiste : deux jours avant !). Comment peut-il alors expliquer tout le cinéma qu’ils avaient fait, lui et ses copains, après la déclaration du gouvernement syrien quelques mois plus tôt, selon laquelle la Syrie n’utiliserait ses armes chimiques que contre une agression extérieure ?
Il va même jusqu’à affirmer que Bachar Al Assad avait reconnu avoir utilisé les armes chimiques. Mais alors, M. Fabius, pourquoi avoir demandé une enquête pour incriminer le président syrien, puisqu’il avoue tout ?
Pour sortir des mensonges aussi éhontés, c’est que M. Fabius était sacrément déstabilisé. Il est vrai qu’il ne s’attendait pas à ce qu’un journaliste français le mouche ainsi. Bravo Jonathan Moadab.
Avic
Quelques captures révélatrices, juste après sa performance.
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Il est des scènes devenues si rares qu’on avait fini par croire qu’on ne les reverrait plus jamais.
En janvier dernier, un rapport rendu par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), sous la direction de l’ex-inspecteur des Nations unies Richard Lloyd, concluait que, selon toute vraisemblance, les attaques au gaz sarin sur la population syrienne du mois d’août dernier, contrairement à la version officielle (formule qui fait florès par les temps qui courent), ne pouvaient pas avoir été le fait des forces de Bachar-el-Assad. Le rapport se fondait sur des calculs très précis de balistique à partir des photos et des débris des roquettes utilisées, comparés à la disposition des forces sur le terrain. Une conclusion qui rejoignait la thèse du grand journaliste américain Seymour Hersh (prix Pulitzer 1970), celle-ci fondée sur les confidences, ou plutôt les aveux glanés auprès des services secrets de divers pays et publiée au Royaume-Uni un mois auparavant dans la London Review of Books.
Bien entendu, et comment s’en étonner, la presse française n’en a pas dit un seul mot… Ne parlons même pas des journaux télévisés.
Le 4 février dernier, l’ESSEC avait invité Laurent Fabius pour parler de la situation en Syrie lorsqu’un jeune homme se présentant comme journaliste fit allusion audit rapport et osa poser « la question qui tue » : « Monsieur Fabius, devant cette assemblée, pouvez-vous reconnaître que vous vous êtes trompé et présenter vos excuses ? » Stupeur et murmures puis, en guise de réponse, petit sourire en coin, gros mensonge et langue de bois, sauce Quai d’Orsay, s’il vous plaît.
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Ce héros, car il faut bien le qualifier ainsi, s’appelle Jonathan Moadab. Avec six copains, il a fondé la toute récente Agence Info Libre déjà bien connue des internautes pour sa couverture des manifestations autour de l’affaire Dieudonné, Jour de colère et la Manif pour tous. Sa question était d’autant plus courageuse qu’en septembre 2012, il avait été victime d’un attentat à la voiture piégée, attentat revendiqué par la Ligue de défense juive suite à son interview de Christophe Oberlin, professeur de médecine à Paris VII, connu pour ses missions humanitaires dans la bande de Gaza.
Jonathan Moadab, qui lui-même est d’origine juive, est le prototype de cette jeune génération de journalistes indépendants, née de l’Internet, et dans les rangs de laquelle il convient aussi de nommer le Cercle des Volontaires et la toute jeune TV Libertés qui produit un journal quotidien tous les soirs à 19 h.
Ces jeunes gens de tous bords et de toutes origines sont en train de sauver l’honneur d’une profession gangrenée par la peur et le conflit d’intérêts. Ils méritent encouragements et forcent le respect. Chapeau !
Merci à Jonathan Moadab [quoique les excuses de Fabius… on s’en fiche !]. Merci Avic…
Chapeau bas quand meme monsieur le journaliste, vous faites honneur a votre profession.