par Karine Bechet-Golovko.
Pendant que les États-Unis menacent la Russie de nouvelles sanctions, allant jusqu’à sa déconnexion du système SWIFT en cas « d’agression » de l’Ukraine, l’on voit l’OSCE confirmer l’arrivée sur la ligne de front, en violation des moribonds Accords de Minsk, de l’artillerie lourde ukrainienne et la militarisation de la société ukrainienne. Une distance toujours plus grande entre ce discours politico-médiatique policé et l’évolution sur le terrain montre à quel point les Atlantistes ont besoin, à la différence de la Russie et de l’Europe, d’un conflit actif sur le sol ukrainien à la frontière russe.
Les États-Unis organisent des « fuites » médiatiques de documents « secrets », largement diffusés, devant prouver autant que les petits tubes secoués à l’ONU, le danger militaire présenté par la Russie, qui est censée « agresser » l’Ukraine pour se remettre des fêtes de Noël.
En effet, quelle surprise, un pays qui voit une armée active à sa frontière, entretenir un conflit ouvert contre une population civile, prévoit des forces armées pour se défendre – et la défendre, au cas où. Vraiment étrange …
L’Ukraine a concentré un tiers de ses forces armées dans le Donbass et même l’OSCE est obligée de le reconnaître, elle rapproche de plus en plus d’artillerie lourde, allant des tanks aux autres blindés. Mais l’excuse de “l’agression russe” permet de maintenir un discours médiatique convenu : la Russie fait monter la tension, comme on peut le lire dans le Huffpost, ou encore les populations ukrainiennes civiles sont presque obligées de passer leurs week-ends en treillis à faire des exercices militaires pour protéger les grandes villes du pays, dixit RFI.
Pourtant, ancrer la question dans le paradigme d’une soi-disant agression russe ou occupation russe de l’Ukraine est une approche – volontairement – faussée. L’Ukraine est déjà occupée – par les forces de l’OTAN, physiquement, militairement, politiquement. En ce sens, l’Ukraine est devenue un territoire, elle n’est plus un État. Et la question réelle n’est pas celle d’une putative “agression” de la Russie, mais de savoir qui, à part la Russie, va protéger les populations civiles du Donbass qui sont agressées par les forces de l’OTAN à travers l’armée ukrainienne ? Certainement pas l’Europe, comme nous le voyons, et encore mois les structures dépendantes des États-Unis, qui sont justement intéressés à la continuation et l’escalade du conflit, mais pas forcément à un affrontement direct – tant qu’il existe un risque de réponse de la Russie, car il coûterait trop cher.
Et pour continuer à mettre la pression sur la Russie, poussée à s’enfermer dans une position faible, celle de la défense, les États-Unis discutent de nouvelles sanctions, allant jusqu’à l’exclusion de la Russie du système SWIFT, comme le révèle CNN.
La distance croissante entre le discours et les faits a pour but de construire un discours, qui puisse légitimer une politique, qui ne semble pas a priori si légitime que cela : instrumentaliser un pays tiers, ses infrastrucures étatiques, sa population, contre ses propres intérêts, en le conduisant à sa perte dans un combat qui le dépasse. Face à cela, la Russie doit sortir de cette éternelle position défensive, répétant ad nauseam « si les populations sont attaquées, alors nous réagiront ». Les populations du Donbass sont attaquées et souffrent depuis des années, elles n’attendent qu’une chose justement, ce n’est pas que leurs dirigeants locaux entrent dans le parti Russie Unie ou l’arrivée de masques et de vaccins, mais que les élites dirigeantes russes soient à la hauteur de la Russie, qu’ils imposent sa zone d’intérêts légitimes et qu’ils protègent réellement les populations qui s’y trouvent. Et la population russe attend, par ailleurs, dans sa grande majorité, également cela.
Il est temps pour la Russie de sortir d’une position strictement communicationnelle, la communication ne peut pas remplacer la politique, en tout cas si le pays prétend à une gouvernance.
source : http://russiepolitics.blogspot.com
https://fr.sputniknews.com/20210405/moscou-envisage-la-creation-dune-alternative-russe-au-systeme-bancaire-swift-1045438736.html
Pour rappel l’Iran est déconnecté de Swift, ce qui ne l’empêche pas de continuer à exister et à commercer, les transactions sont seulement plus lentes et un peu plus complexes je présume.
Si l’on se fie à cet article
https://reseauinternational.org/lnde-russie-liquident-le-dollar/
Les BRICS auraient-ils trouvé une partie de la parade ? Parmi ces pays il y en a trois dans le top 5 des réserves de change: Chine, Russie et Inde. S’ils dédollarisent leur économie, que se passera-t-il ? Washington prendra-t-elle la manoeuvre pour un casus belli ? Les Etats-Unis peuvent-ils se permettre de perdre leur emprise monétaire globale pour retarder les échanges de ses proclamés ennemis ?
Les “uniens” vivent sous un régime non seulement de propagande mais surtout issu d’un coup d’état qui n’a jamais été jugé (exception faite de la tentative courageuse de Garrison qui a payé de sa personne pour cet acte citoyen) ou compris car le cover UP était trop massif et les agents du régime génocidaire n’hésitaient pas à tuer démocrassiquement.
Que Dieu veuille dans sa grande magnanimité réserver le sort qu’il sied au dollar pour que le Peuple, sa création vivent dans le Bien, dans la Justice et la Paix !
AMEN
Oui, quand ses ennemis avoués et avérés sont debout, menaçants, sur le seuil de porte de la Russie… quand au quotidien ces ennemis attaquent militairement des populations russes… il est sans doute plus que temps pour la Russie de passer résolument à l’offensive. Mieux vaut presque trop tard que jamais. Le spectacle des parades et des mouvements de troupes ad nauseam ont vraiment assez duré.
« US President Joe Biden hopes to announce a high-level meeting with Russia and four major NATO allies by the end of the week, to discuss Moscow’s concerns and calm things down on what he called the “eastern front.” » (je souligne) — ” Le président américain Joe Biden espère annoncer une réunion de haut niveau avec la Russie et quatre grands alliés de l’OTAN d’ici la fin de la semaine, pour discuter des préoccupations de Moscou et calmer le jeu sur ce qu’il a appelé le “front de l’Est”. ” (trad. Deepl modifiée)
https://www.rt.com/usa/542598-biden-nato-russia-meeting/
Devons-nous vraiment en entendre davantage?