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Grande émotion dans les rédactions. Michel Galabru a osé prononcer le mot interdit, et à la télé encore ! ‘’Pédé’’, il a dit ‘’Pédé’’.  C’était lors d’une interview  en direct dans le journal de 13 heures de la RTBF il y a deux jours. Les gros titres  sont unanimes : « Michel Galabru dérape ». Eh quoi ! le mot ‘’pédé’’ n’est-il plus français ?  S’il a été rayé de la langue de Molière, M. Galabru n’a pas dû suivre.  Il est vrai que maintenant les anglo-américains nous ont appris comment il fallait dire : ” gay‘’. Ca fait plus classe. Si on veut être plus sérieux on peut dire ‘’homosexuel’’ ou ‘’homo’’ pour les intimes.

Pourquoi tant de brouhaha concernant une phrase d’un monsieur de 91 ans qui, justement, a contribué à sa manière, à sortir les homosexuels de l’ostracisme dans lequel ils étaient enfermés avec son fameux rôle dans la ‘’cage aux folles’’.  Michel Galabru n’a jamais mâché ses mots et je ne pense pas que ce soit à 91 ans qu’il va aller chercher chez les anglais ou dans un dictionnaire scientifique comment réapprendre à parler.

Heureusement pour lui, il n’est plus tout jeune, car sinon il irait rejoindre, directement, sans passer par la case départ, tous les bannis du spectacle. Dans notre nouveau monde, les hommes de spectacle n’ont aucun droit au ‘’dérapage’’. Il leur faut une pensée lisse, bien balisée, sous peine de  se retrouver dans la longue liste des bénéficiaires du RSA. Tout le monde ne s’appelle pas Dieudonné.

Parce qu’il a 91 ans et qu’il s’appelle Michel Galabru, je ne pense pas que quelqu’un osera lui intenter le procès auquel il aurait eu droit s’il avait 40 ans de moins. A son âge il n’a plus besoin de personne dans son métier, c’est plutôt l’inverse. Il n’a pas besoin  des producteurs, ni d’aucun metteur en scène, il est Michel Galabru. Il n’a pas, n’on plus, besoin de ces gens-là pour vivre ou pour payer les études de ses enfants, de ses neveux ou nièces qui devraient être à la retraite. A son âge, on a plutôt envie de verser dans le bénévolat, histoire de redonner un peu de ce que la vie nous a donné. Alors, que faire devant un tel bonhomme ? On aboie, pour bien montrer qu’on est dans le bon camp, espérant voir arriver la promotion tant attendue, ou simplement pour la forme, car on ne peut pas faire comme si on n’avait rien entendu, et puis on oublie. Espérons en tout cas. Car ces gens savent se venger à l’heure fatidique de la mort (que nous souhaitons le plus tard possible), salissant toute l’œuvre d’une vie par des défoulements obscènes, d’autant plus obscènes que l’intéressé n’est plus là pour répondre.

Citation :

« Je suis pour le mariage homosexuel. Je ne vois pas pourquoi on devrait épargner quelqu’un parce qu’il est homo! » – Michel Galabru.

Avic