Le net russe déborde de déclarations plus grandiloquantes les unes que les autres se résumant en ceci: le régime totalitaire russe de V. Poutine veut isoler l’internet russe, bloquer l’accès des internautes russes aux informations du Monde Libre, etc. La situation est beaucoup plus prosaïque: suite à l’augmentation des cyber-attaques, il faut renforcer la sécurité de l’internet russe pour des raisons de sécurité nationale, sans pour autant toucher aux droits des particuliers.
Lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité, V. Poutine a précisé la politique du pays en matière de sécurité sur internet. Suite au développement d’une surveillance systématisée par les structures américaines, allant du simple citoyen au chef d’Etat, avec l’aide des grandes compagnies du net, la Russie est obligée de tirer les conséquences quant à sa propre sécurité.
La politique américaine étant de plus en plus anti-russe, et les Etats Unis entraînant les pays européens dans leur sillage, il est tout à fait envisageable que le monde libre d’internet devienne un moyen de pression, une arme politique. Bloquer ou compliquer l’accès ou la circulation de l’information, par exemple. Développer des cyber-attaques en tout cas. Depuis 2010, la Russie a subie environ 90 millions d’attaques, dont 57 millions se sont produites ces six derniers mois. Autant dire que les relations sont de plus en plus tendues.
Dans ce contexte, il est important de développer pour les sites stratégiques et la communication intérieure un système internet qui soit particulièrement protégé.
Ce qui est amusant, c’est que le Figaro, par exemple, découple son article comme l’aurait en son temps un bon élève du Parti rendant sa copie. Commençant par l’énoncé du problème et retraçant les données – réunion du Conseil de sécurité, augmentation des attaques, nécessité de protéger les communications étatiques, ne pas toucher aux libertés du particulier – et dans la deuxième partie du texte, il écrit exactement l’inverse. Puisque c’est cela que l’on attend de lui. Le risque est inéxistant, donc la mesure cache quelque chose, selon un expert. Selon un autre, les ONG ont peur que cela ne devienne une arme de surveillance massive – la surveillance américaine ne les inquiète manifestement pas plus que ça…
Il est dommage de voir les organes de presse de ce niveau se transformer en simples organes du Parti. Finalement, l’Union soviétique n’est pas morte. Elle a repris corps et âme dans le sein de l’Union européenne.