L’Otan prend l’Ukraine : des banquiers étrangers et des marionnettes Usa au gouvernement

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Avec la nomination d’agents étrangers dans l’exécutif ukrainien, un nouveau pas vient d’être franchi dans la conquête totale de l’Europe. Ce qui s’est passé en Ukraine se renouvellera ici et là dans toute l’Europe, sans les faux-semblants électoraux auxquels personne n’osait encore toucher. Il ne sera même plus nécessaire que les dirigeants soient des nationaux. Ils seront puisés dans l’immense vivier européen d’agents formés pour administrer des états et qui seront interchangeables d’un pays à l’autre.

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Les agences de presse et plusieurs quotidiens écrivaient hier que le nouveau gouvernement ukrainien, dont la formation est une question d’heures, aurait été philo-occidental. Mais en réalité il sera occidental et c’est tout, étant donné que les Ukrainiens – du moins ceux qui ne se sont pas rebellés armes à la main après le putsch de février – seront directement gouvernés par des représentants étrangers. Certains en tant qu’expression directe des puissances occidentales qui ont soutenu EuroMaidan avant et le régime change après, d’autres provenant de plusieurs pays de l’ex URSS et marionnettes des USA et de l’OTAN.

Si on regarde la nouvelle liste des ministres et des responsables issue de l’accord atteint par les cinq partis de droite et extrême droite entrés à la Rada grâce aux élections du 26 octobre, on a l’impression de se trouver devant une équipe de foot tellement il y a d’étrangers. Dont certains ont été choisis pour diriger des secteurs clés, explicitant ainsi sans faux semblants la nature hétéro-dirigée de celle que plusieurs, trop nombreux, s’obstinent encore à définir une ‘révolution’.

Par exemple à la tête du ministère des Finances il y aura l’étatsunienne Natalia Jaresko, qui a le ‘mérite’ d’avoir des origines ukrainiennes, et qui est aussi administratrice déléguée d’un fond d’investissement du groupe Horizon Capital.

Le Ministère de l’Economie ira par contre à un lituanien, le banquier Aivaras Abromavicius, partenaire de la société d’investissement East Capital, qui connaît bien l’Ukraine pour y avoir travaillé dans les derniers 20 ans après avoir occupé des charges au Département d’Etat américain. Il y a de quoi se demander quel a été son rôle au moment de poser les conditions pour la subversion du président Ianoukovitch, en février.

C’est par contre le géorgien Alexander Kvitashvili qui ira conduire le dicastère de la Santé, de stricte obéissance Otan, ex ministre de la Santé et du Travail dans le gouvernement de Tbilisi à l’époque du président Mikhail Saakhasvili (aujourd’hui sous le coup d’un procès dans sa patrie et réfugié aux Usa).

A ces trois ministres le président Porochenko, qui a justifié la nouveauté par la nécessité de combattre la corruption, remettre sur les rails l’économie et défendre le pays “de l’agression russe”, a immédiatement concédé la citoyenneté ukrainienne étant donné qu’il n’est pas possible de se faire gouverner par des citoyens d’un autre pays. Le milliardaire a aussi promis au parlement un décret “pour concéder la citoyenneté ukrainienne aux étrangers qui combattent” dans le sud-est aux côtés des troupes de Kiev contre les miliciens séparatistes et “les agresseurs russes”.

Nous avions déjà fait remarquer l’étrangeté d’un panorama politique de droite et apparemment nationaliste qui se fait dicter les conditions par les Etats Unis, par l’Union Européenne, par l’Alliance Atlantique et par le Fond Monétaire International. Mais maintenant on est allé bien au-delà de l’imaginable, avec l’Ukraine réduite à une colonie administrée non plus à travers des “prête-nom” locaux, mais directement par les sponsors et par les parrains étrangers du nouveau régime. Des banquiers et des technocrates avec un lien évident avec l’Alliance Atlantique et le département d’Etat de Washington. Il n’y a rien à dire pour celle que même les organisations et les médias de gauche ont  décrit avec enthousiasme comme une ‘révolution anti-oligarchique’.

Incroyablement, ensuite, le choix des “candidats étrangers” pour le nouveau exécutif ukrainien a été géré par deux sociétés de sélection du personnel, naturellement étrangères, la Pedersen & Partners et la Korn Ferry, qui ont trouvé 185 candidats potentiels parmi les étrangers présents à Kiev et parmi les membres de la communauté ukrainienne qui travaillent à l’étranger, au Canada, aux Etats Unis et au Royaume Uni. Après les entretiens, les professionnels de la sélection ont gardé jusqu’à 24 candidats, dont certains destinés à diriger des ministères, d’autres à gérer le gouvernement comme fonctionnaires hautement qualifiés (et influents). Un travail de casting à faire envie à ‘X Factor’ ! Derrière lequel, nous informe un sarcastique Sole 24 Ore, il y a la main et la supervision de la Fondation Renaissance, “network global de conseil politique ” au service du milliardaire étatsunien d’origine hongroise George Soros qui aurait déboursé, selon le quotidien KyvPost, environ 80.000 dollars pour financer les deux sociétés.

Un personnage qui s’est souvent vanté d’avoir travaillé avec acharnement pour faire tomber le gouvernement ukrainien précédent qui s’opposait à la signature du traité d’association avec l’UE et au rapprochement avec l’Otan et qui maintenant sort à découvert.

Le passage parlementaire n’a fait aucun problème. La Verkhovna Rada a en effet dit oui au nouvel exécutif avec 288 voix pour, 62 de plus que nécessaire. Vladymir Groisman, ex ministre du développement régional et dauphin de Porochenko a été nommé président du parlement, troisième charge de l’Etat. Ont été aussi confirmés à leur place le ministre des Affaires Etrangères, Pavlo Klimkin, et le titulaire de la Défense, Stepan Poltorakv, les deux du sérail de Porochenko et plus proches des intérêts de l’Union Européenne, qui sort cependant mal en point d’une telle ‘évolution’ de l’exécutif de Kiev, de fait presque totalement aux mains du philo-faucon étatsunien Arseni Iatseniuk qui maintenant pourra compter sur les nouveaux ministres étrangers et sur les fonctionnaires qui de fait auront le rôle d’orienter les choix des secteurs ministères contrôlés nominalement par des représentants de non stricte obéissance Etatsunienne

Iatseniuk sera soutenu par une majorité parlementaire très ample, égale aux deux tiers des sièges nécessaires pour les modifications constitutionnelles que le nouveau régime veut imposer, formée par une coalition de cinq partis de droite et extrême droite : le Bloc Porochenko, le Front National de Iatseniuk, Samopomich de Andrei Sadovy, le Parti Radical de Oleg Lyashko et Patrie de Iulia Tymoshenko. A quel point cette majorité sera-t-elle solide et comment les intérêts souvent opposés des oligarques et des chefs militaires des bataillons punitifs d’extrême droite parviendront-ils à cohabiter, nous le verrons dans les prochaines semaines.

Marco Santopadre

Contropiano.org

http://contropiano.org/internazionale/item/27877-la-nato-si-prende-l-ucraina-al-governo-banchieri-stranieri-e-marionette-usa

http://blogs.mediapart.fr/blog/segesta3756/031214/lotan-prend-lukraine-au-gouvernement-banquiers-etrangers-et-marionnettes-usa

6 Commentaires
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HMathi
HMathi
4 décembre 2014 13 h 35 min
Si tout ce qui est expliqué ci-dessus, ne met pas en garde les populations européennes qui applaudissent encore l’UE, alors là, oui ces populations n’ont plus d’esprit
Rethy
Rethy
4 décembre 2014 14 h 08 min
Et voilà ! L’Europe de demain se dessine. Préparez-vous à payer directement vos impôts à Goldman Sach. Allez on gardera quand même des chefs d’état nationaux pour la forme. Et vive la soupe populaire où on pourra faire du bénévolat pour s’occuper.
ODIN
ODIN
4 décembre 2014 17 h 02 min
Tout cela c’est de la cuisine kasher en provenance de la synagogue de Satan.
THOMAS
THOMAS
4 décembre 2014 18 h 19 min
L’Europe se bâtardise ,de plus j’ai lu que les ukrainiens n’auront plus besoins de visas pour circuler en Europe dont une vague de migrants va encore nous envahir davantage le nombre de chômeurs risque d’augmenter une fois de plus VIVE L EUROPE
Ben Goupion
Ben Goupion
4 décembre 2014 19 h 46 min
Répondre à  THOMAS
Je craidrais davantage l’influence de l’extrème droite avec ses nouveaux appui financier. L’Ukraine est maintenant le centre a partir duquel ils vont se répandre en Europe et ailleur.