Les mystères de l’histoire russe. Un vol arrêté

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Ceux qui avaient entendu parler de cet épisode ou d’autres similaires, se souviennent-ils que les soviétiques avaient alors été présentés comme agresseurs ? Se souviennent-ils également qu’ils étaient d’accord avec cette idée ? Côté américain, c’est comme si le temps faisait du sur-place. Rien n’a changé, toujours les mêmes manœuvres avec les mêmes méthodes, la même agressivité et les mêmes mensonges.

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A partir du milieu des années 1950, les avions de reconnaissance U-2 devinrent une vraie malédiction pour les troupes de DCA soviétiques.

La journée de solidarité internationale des travailleurs, le 1er mai, était marquée en URSS suivant la tradition dans une atmosphère de fête. Des colonnes de manifestants portant des drapeaux rouges et des banderoles défilaient sur la Place Rouge à Moscou, du haut de la tribune du Mausolée de Lénine, ils étaient salués par les membres du gouvernement. Le 1er mai 1960 tout se déroulait comme d’habitude, mais le leader soviétique Nikita Khrouchtchev avait un air sombre, semblait préoccupé. Son visage ne s’éclaira qu’après le rapport de l’un des officiers. Il apprit : la nouvelle pièce de DCA soviétique S-75 venait d’abattre au-dessus de l’Oural un avion espion américain U-2.

A partir du milieu des années 1950, les avions de reconnaissance U-2 devinrent une vraie malédiction pour les troupes de DCA soviétiques. Ils survolaient impunément le territoire de l’URSS à une altitude de 20 à 21 km, où aucun des avions qu’avait à ce moment-là l’armée de l’air soviétique ne pouvait atteindre le violateur de frontière. Nikita Khrouchtchev ordonna de concevoir en de brefs délais des missiles capables de détruire les avions américains violant l’espace aérien de l’URSS. Le chercheur soviétique, l’académicien Petr Grouchine conçut un lance-missile unique S-75, qui s’avéra être une désagréable surprise pour les Américains. Vers le printemps de l’année 1960 les pilotes américains devinrent tellement confiants en l’invulnérabilité de l’appareil U-2 qu’ils commencèrent à pénétrer très profondément dans l’espace aérien de l’Union Soviétique.

L’un des avions espions survola le territoire soviétique de la mer Baltique à la frontière iranienne, en filmant des sites militaires et des pas de tir de missiles intercontinentaux. Or ce fut là le dernier exploit de l’avion U-2 dans le ciel soviétique. Le 1er mai 1960 le pilote américain expérimenté Francis Powers décolla d’une base près de la ville pakistanaise de Peshawar. Après le filmage des sites militaires soviétiques dans l’Oural l’avion U-2 devait se poser en Norvège. Au début tout se passait comme à l’ordinaire, l’Américain prit une altitude maximale, franchit la frontière soviétique et se dirigea vers l’Oural, accompagné de chasseurs soviétiques à une moindre altitude. Au-dessus de la ville de Sverdlovsk il entra dans le rayon d’action d’une division de missiles S-75. L’une des fusées atteignit la cible. Les restes de l’épave tombèrent, Powers réussit par miracle à quitter l’avion et à sauter en parachute.

Une fois sur terre le pilote américain fut arrêté, il avait sur lui du poison, mais il n’en avala pas. Content, Khrouchtchev ordonna de décorer d’ordres et de médailles tous les militaires ayant participé à la destruction de l’avion espion U-2. Entre-temps, Washington était en plein désarroi : l’U-2 avait disparu. L’Union Soviétique gardait le silence. Plusieurs jours s’écoulèrent. Finalement les nerfs des Américains lâchèrent : le Département d’Etat américain intervint avec une déclaration officielle. Selon sa version, l’U-2 piloté par Powers effectuait une reconnaissance météorologique au-dessus de la Turquie avant de disparaître. La déclaration de Nikita Khrouchtchev produisit un effet d’une bombe explosée : l’avion fut abattu au-dessus de l’Oural, Powers arrêté faisait des dépositions. A Moscou, au parc Gorki les débris des appareils d’espionnage de l’avion U-2 étaient présentés au public. « L’exposition » connut un énorme succès auprès du public soviétique et des journalistes étrangers. Le journal américain New York Times écrivait : « Jamais encore dans l’histoire de la diplomatie le gouvernement des Etats-Unis ne connut de situation plus absurde ».

Le procès de Powers avait lieu à Moscou, il était ouvert, les séances étaient montrées à la télévision soviétique. Le pilote raconta tout ce qu’il savait et reconnut sa culpabilité. Powers fut condamné à dix ans de prison, mais peu après fut échangé contre un agent de renseignement soviétique condamné aux Etats-Unis. La patrie accueillit son pilote avec froideur : on ne put pardonner à Powers de ne pas s’être empoisonné et d’avoir reconnu être espion. En 1977 Powers périt dans une catastrophe aérienne, dont les circonstances ne furent jamais élucidées.

« L’arme-miracle » S-75 devint une protection sûre des frontières soviétiques : les Américains durent arrêter leurs missions des U-2 au-dessus de l’URSS. Par la suite les missiles soviétiques repoussaient avec succès les attaques de l’aviation des Etats-Unis au Vietnam. Selon les données du ministère de la Défense de l’URSS, 60 divisions des missiles S-75 abattirent dans le ciel du Vietnam près de 1 500 avions américains. Chaque mission de pilote de bombardier ou de chasseur agresseur alors arrêtée sauvait beaucoup de vies sur terre.

http://french.ruvr.ru/2014_09_27/Les-mysteres-de-l-histoire-russe-Un-vol-arrete-3479/

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Le Russe
Le Russe
28 septembre 2014 18 h 17 min
Merci pour cette petite tranche d’histoire !
seriduventu
28 septembre 2014 19 h 45 min
Merci pour cette tranche d’histoire, et dans l’espoir que l’armement russe ou chinois va aider et anéantir les violations de l’espace syrien par les avions US et répliquer aux attaques Israëliennes
Archibald
Archibald
6 mars 2015 17 h 31 min
Répondre à  seriduventu
C’est ce qui va se passer mais on nous conseil d’initier le mouvement :

« En attendant la machine de guerre ne va pas s’arrêter si la volonté de tous, Peuples et Gouvernements, n’enrayent pas la folie U–i–i.
Nous allons droit à la guerre et il n’y a personne pour la contrer. La Russie sera obligée de répondre. C’est sa réponse qui va faire se lever les foules, pas avant.
L’indifférence du monde face au problème Grec en dit long sur la capacité des hommes à s’unir pour la Juste Cause.
Projetez le Futur dès maintenant :
Nous sommes frappés de l’état mental du monde, des hommes agissant, des hommes capables d’engager le Nouveau : ils ne vont pas au bout de leurs actes. Leur pensée s’arrête au « désir de faire », mais personne ne bouge pour changer le cours des choses.
Il faut s’attendre au pire dans ces conditions : la guerre forcera les hommes à prendre position. … » Clefsdufutur -06.03.2015