Lampedusa : la chute de Kadhafi épouvante désormais l’Europe

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Tribune libre Résistance

dilemLa récente tragédie de Lampedusa a stupéfié les millions de personnes qui ont pu observer, impuissantes, les corps de ces réfugiés émerger des flots. On a pu entendre comme d’habitude les mêmes rengaines (« plus jamais ça ! »), comme si l’avenir ne nous promettait pas déjà de nouveaux drames.

Le funeste voyage de ces migrants commence dans le port libyen de Zuwarah (102 kilomètres de  la capitale Tripoli). C’est un petit port qui n’aurait aucune importance stratégique si les chalands chargés de désespérés ne partaient pas de là. Selon la protection civile italienne, pas moins de 12.000 migrants s’entassent dans des camps de rétention insalubres dans l’attente d’un avenir meilleur. Venus de Somalie, du Tchad, du Niger ou de l’Érythrée, ils ont tout perdu en fuyant les guerres, la violence et la faim.

Amnesty International affirme avoir visité sept de ces centres, et fait état pour chacun d’eux « de preuves de mauvais traitements assimilables à la torture pour certains cas ». « Plusieurs détenus, y compris des femmes, ont été frappées brutalement à l’aide de tuyaux d’eau ou de câbles électriques », ajoute l’association en affirmant avoir recueilli par ailleurs des témoignages de détenus blessés par balles lors d’émeutes. Les tortionnaires d’aujourd’hui sont les « héros » qui ont hier combattu et renversé Kadhafi avec l’aide ô combien précieuse de l’OTAN. Ces bandes de mercenaires profitent maintenant de la quasi anarchie résultant du démantèlement de l’État libyen et font leur beurre avec le trafic d’êtres humains ; un trafic très lucratif puisqu’il dégagerait un bénéfice de quatre milliards de dollars par an, soit un peu moins de 10 % de la richesse de la Libye.

En effet, il faut compter entre 1.500 et 2.000 euros pour embarquer à destination de l’Europe. Une somme astronomique quand on connaît les conditions dans lesquelles les candidats à l’émigration ont quitté leur pays. Alors, ils n’ont d’autre choix que de s’entasser dans ces camps de rétention dans l’attente de réunir les fonds nécessaires. S’il y a assez d’argent, ils pourront tenter la traversée jusqu’à Lampedusa dans un bateau de pêche mal en point. Dans le cas contraire, ils embarqueront dans des canots pneumatiques qui s’arrêteront irrémédiablement à 30 ou 40 miles des côtes italiennes ; on leur confiera un téléphone satellite en leur demandant d’appeler les autorités italiennes qui viendront les cueillir quand ils seront en panne.

La prophétie de Kadhafi avant sa chute semble se concrétiser. Les innocents payent désormais le prix de l’avidité des bandes criminelles, les mêmes qui ont été engagées par l’Occident au nom des droits de l’homme.

Capitaine Martin

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Strategika51
7 octobre 2013 9 h 33 min
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cass. De philo INDO EUROPENNE
cass. De philo INDO EUROPENNE
7 octobre 2013 20 h 36 min
Répondre à  Strategika51
ouai et les milliers de lybiens qui se sont noyés sans aucun secours (car eux même de l’étranger auraient encore soutenu khadafi et ils auraient élu son fils comme c’était programmé)lors de l’agression de la Lybie eux n’ont évidemment jamais existés; quelle ignoble hypercrisie
caligula63
caligula63
7 octobre 2013 13 h 03 min
Dommage. Aux vues de ce qui se passe en ce moment pour les immigrés à l’approche des côtes européennes, le dessin serait valable si le frêle esquif allait du côté ensanglanté, et que le personnage disait:
“Nous entrons dans les eaux territoriales italiennes…” 🙁
PILONYDAS
PILONYDAS
7 octobre 2013 13 h 20 min
« Honte et horreur » : ce sont les termes utilisés par le président de la république Napolitano à propos de la tragédie de Lampedusa. Ils
devraient plus exactement être utilisés pour définir la politique de l’Italie à l’égard de l’Afrique, en particulier de la Libye d’où provenait le bateau de la mort. Les gouvernants qui aujourd’hui battent leur coulpe sont les mêmes qui ont contribué à cette tragédie, et à d’autres, des migrants.

D’abord, le gouvernement Prodi, le 29 décembre 2007, souscrit l’Accord avec la Libye de Khadafi pour « faire obstacle aux flux migratoires illégaux ». Puis, le 4 février 2009, le gouvernement Berlusconi le perfectionne avec un protocole d’application. L’accord prévoit des patrouilles maritimes conjointes devant les côtes libyennes et la fourniture à la Libye, de concert avec l’Union européenne, d’un système de contrôle militaire des frontières terrestres et maritimes. On constitue à cet effet un Commandement opérationnel inter-forces italo-libyen. La Libye de Khadafi devient ainsi la frontière avancée de l’Italie et de l’Ue pour bloquer les flux migratoires d’Afrique. Des milliers de migrants venant d’Afrique sub-saharienne, bloqués en Libye par l’accord Rome-Tripoli, sont contraints de retourner dans le désert, condamnés à une mort certaine. Sans que personne à Rome n’exprime honte et horreur.

On passe ensuite à une page plus honteuse encore : celle de la guerre contre la Libye. Pour démanteler un état national qui, malgré d’amples garanties et ouvertures à l’Occident, ne peut plus totalement être contrôlé par les Etats-Unis et par les puissances européennes, garde le contrôle de ses propres réserves énergétiques en concédant aux compagnies étrangères des marges de profit restreintes, investit à l’étranger des fonds souverains pour plus de 150 milliards de dollars, finance l’Union africaine pour qu’elle crée ses organismes économiques indépendants : la Banque africaine d’ investissement, la Banque centrale africaine et le Fond monétaire africain. Grâce à un actif commercial de 27 milliards de dollars annuels et un revenu par habitant de 13mille dollars, la Libye est avant la guerre le pays africain où le niveau de vie est les plus élevé, malgré les disparités, et se trouve félicitée par la Banque mondiale pour « l’utilisation optimale de la dépense publique, y compris en faveur des couches sociales
pauvres ». Dans cette Libye environ un million et demi d’immigrés
africains trouvent du travail. 🙁

suite ici…

http://www.laplumeagratter.fr/2013/10/07/ce-dont-litalie-doit-vraiment-avoir-honte-par-manlio-dinucci/

http://www.laplumeagratter.fr/2013/10/07/ce-dont-litalie-doit-vraiment-avoir-honte-par-manlio-dinucci/

william
william
20 octobre 2014 21 h 16 min
L’élimination de khadafi s’explique aussi par le fait que la libye était le laboratoire pour un nouveau système monétaire international remettant en cause la suprématie du dollar. Cette expérience était mené par DSK en tant que directeur du FMI en accord avec la banque centrale libyenne qui était une des seules à bénéficier de sufisament de fonds pour tester ce système efficacement…plus besoin de chercher les raisons de l’élimination de ces deux personnages….quand on attaque l’empire, l’empire contre attaque (oui on peut citer Dark Vador, il n’y a pas de raison)
ks
ks
20 octobre 2014 23 h 09 min
Ah les africains.toujours enttrain de justifier leur incapacité et faiblesse en accusant les blancs.