Les différents ministères et structures économiques russes, potentiellement concernés par de lourdes sanctions économiques, ont été mobilisés pour préparer une riposte massive le cas échéant. La décision russe d’intégrer la Crimée est désormais irrévocable. Avec la quasi-totalité de la population russe et des forces politiques derrière lui, Vladimir Poutine s’apprête à affronter un occident divisé, appauvri et contesté au sein même des nations qui le composent.
La riposte russe sera totale en effet :
– ventes des bons du trésor des pays sanctionnant ;
– non remboursement des prêts contractés par la Russie ou par les entreprises russes ;
– confiscation des actifs occidentaux ;
– achat de devises asiatiques en remplacement des devises occidentales ;
– fin du commerce avec l’occident et virage asiatique vers la Chine et la Corée du Sud qui ont déjà été contactées dans ce sens et seront les premiers bénéficiaires de cette rupture ;
– fin de l’utilisation du dollar dans les échanges commerciaux.
Les conséquences de cette riposte représentent une véritable catastrophe potentielle pour les économies européennes, notamment pour l’Allemagne, la Pologne et la France. Il est évident que cette riposte aura également des conséquences dramatiques pour l’économie russe, le temps qu’elle se réoriente massivement vers l’Asie. La différence est, encore une fois, que Vladimir Poutine n’hésitera à en appeler à la solidarité nationale russe, contre le diktat occidental. Les gouvernements ouest-européens ne pourront pas, en revanche, compter sur la compréhension de leur population. En France, les médias “mainstream” ont essuyé leur première défaite face aux médias alternatifs. Décidés à passer sous silence la compromettante conversation de Catherine Ashton, ils ont été contraints au bout de cinq jours – et sous la pression des sites internet alternatifs – d’évoquer le sujet.
La force de Vladimir Poutine reposent aujourd’hui sur la confiance qu’il inspire à la population russe, ainsi que sur son trésor de guerre. Ces deux atouts lui permettront d’amortir les conséquences d’une guerre économique, bien mieux que ses adversaires.
Les États-Unis ont une nouvelle fois sous-estimé la détermination de la Russie. Ils tentent de faire payer aux Européens leur nihilisme stratégique. Il y a tout lieu de croire que les Européens ne vont pas pousser la Russie dans une guerre que leurs économies exsangues, pour la plupart, ne leur permettront pas de mener. La France, plus que toutes les autres nations européennes, doit se libérer du joug malfaisant de Washington. Il est heureux de constater que l’incorruptible Jean-Pierre Chevènement se trouve en première ligne pour rappeler où se situe l’intérêt supérieur de la France, et palier les idioties de l’histrion BHL. Ce dernier s’efforce une nouvelle fois, d’entrainer le gouvernement français dans de nouvelles errances lybiennes, où il ne trouvera que le ridicule qui s’est déjà abattu sur lui en Syrie. À ses côtés, nous trouvons désormais François Fillon, appelé à devenir le candidat souverainiste de l’UMP. Le Front de Gauche a su, dès le début de la crise, définir les enjeux exacts, tout en étant lucide sur les forces en présence. Il en va de même pour le Front National qui se situe dans une ligne purement gaullienne, mettant au centre l’intérêt supérieur de la Nation, en dehors de toute idéologie.
Le choix de l’Europe, et par conséquent du partenariat russe, contre le choix de l’occident, et par conséquent de l’Union européenne, est désormais un thème qui dépasse les clivages politiques traditionnels. Les Français rejettent massivement l’ingérence nocive des États-Unis dans les affaires européennes, comme ils rejettent totalement son modèle civilisationnel.
Xavier Moreau
http://www.realpolitik.tv/2014/03/la-russie-prete-pour-la-guerre-economique/
15 réponses à “La Russie prête pour la guerre économique”
non mais je ne sais pas pour vous mais pour moi c’est évident on ne s’attaque pas a l’ours russe sans réfléchir au préalable,
et surtout face a Poutine tzar de toutes les Russie
ils vont s’en mordre les doigts.
j’espère que la fin des usa est proche et par la mêmes occasions le capitalisme .
quand il commenceront leur guerre il faudrait que les peuples d’Europe se soulèvent contres leur gouvernement et mènent une révolution pour installer l’humain au centre de nos préoccupation et non plus le profit, inshallah.
je craint pour ma part qu’ils ont réussis a “fixer” les russes en Ukraine pour pouvoir intervenir sans les avoir dans les pattes en Algérie. . .
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Les résultats de leurs manigances pourraient être totalement contraires à leurs objectifs.
Pour ce qui concerne la Russie avec les nazillons ukrainiens, Poutine a déjà l’échec et mat en mains mais . . . Chuut ! Ces agités du bocal, prétendus dirigeants d’un occident malade, ignorent de l’ignorer.
A l’heure actuelle les perdants ne sont pas les EU mais la Russie et l’UE. Quant à l’Ukraine est d’ores et déjà torpillée pour de nombreuses années.
La confrontation sérieuse, ultime, n’aura pas lieu avant quelques années. Il faut d’abord poursuivre l’encerclement et l’étouffement du bloc Eurasie en essayant de le priver des ressources de l’Afrique (c’est le but des opérations menées en Libye, du Mali à la Somalie en passant par la Centrafrique et à l’Algérie demain), du Moyen-Orient (Afghanistan, Irak, Syrie, Iran…), de l’Asie (en favorisant notamment le retour du Japon à un nationalisme expansionniste agressif : les conséquences économiques et écologiques de Fukushima, le délabrement de l’économie font que le pays est acculé à l’aventure militaire); et parallèlement recentrer tout le dispositif militaire sur le Pacifique pour se préparer à affronter le gros morceau : la Chine.
Un des objectifs des Américains dans la crise ukrainienne est d’en faire payer la facture aux européens. Effrayés des conséquences économiques et stratégiques de leur empressement à vouloir piller l’Ukraine, les Européens vont être obligés de revoir fortement à la hausse leurs budgets militaires pour faire face à la menace russe qu’ils auront eux-mêmes créée… et pour le plus grand profit de l’OTAN, et donc des USA qui leur fera financer le front européen de sa future guerre contre l’Eurasie.
Mais tout cela comporte quelques failles béantes. Les USA, l’OTAN et l’UE ne peuvent plus se présenter comme les défenseurs de la paix, de la démocratie et du droit sans provoquer un éclat de rire général aussitôt suivi d’une défiance tout aussi générale. Une alliance capable seulement d’écrabouiller des Etats faibles et dépourvus de moyens et qui s’empresse de lâcher prise dès qu’elle est face à un adversaire déterminé perd toute crédibilité, tant vis-à-vis de ses membres que du reste du monde. Quand un fauve ne fait plus peur, sa fourrure fait envie. Jusqu’à un certain point les USA en sont conscients, c’est pourquoi ils se lancent frénétiquement dans des opérations simultanées de déstabilisation (Venezuela, Ukraine, Syrie…) : il s’agit de montrer que le fauve à toutes ses dents et sort ses griffes… Sauf que cela devient de moins en moins probant : la détermination des Russes et des Chinois a contraint les Américains et leur pitoyable supplétif français à laisser tomber leur projet d’invasion de la Syrie. Certes, au Venezuela ou ailleurs, les Américains peuvent très bien réussir une opération de déstabilisation : dans tout conflit global on doit s’attendre à des défaites locales. En n’oubliant pas que les USA n’ont jamais été capables de venir à bout de Cuba (un point plume à leurs portes) ou du Vietnam (de ridicules sous-développés restés à l’âge du bambou)…
La conquête n’est pas le but de ces dernières années. A quelles conquêtes les printemps arabes (et autres révolutions “populaires”) ont-elles abouti ? A aucune. Objectif atteint.
Selon moi l’occupation du terrain n’était pas le but.