Un point de non-retour semble être atteint dans le conflit qui oppose la Russie à l’ensemble des pays de l’OTAN. Peut-on d’ailleurs parler de conflit ? Il serait plus juste de dire harcèlement. Jamais, jusqu’à ce jour, la Russie ne s’est intéressée à ce qui se passait dans les pays d’Europe ou aux Etats-Unis. Pas une seule fois elle n’a fait entendre sa voix sur les politiques intérieures des uns et des autres et, quand ces politiques étaient dirigées contre elle, elle se contentait de protester ou de répondre avec ironie et parfois, quand elle y était vraiment obligée, de réagir par des mesures réciproques.
Il y a longtemps que tout le monde avait compris que l’Occident ne tolérait pas et ne tolèrerait jamais que la Russie échappe au monde unipolaire dominé par les Etats-Unis. L’arrivée de Poutine au pouvoir a soulevé d’autant plus de dépit que la parenthèse Ieltsine avait fait naître plein d’espoir et semblait couronner une victoire totale. Depuis plus d’une décennie on a tout eu : attaques terroristes, encerclement par des bases militaires, boucliers antimissiles, subversion à l’intérieur, révolutions colorées autour et, toujours en première ligne, l’arme de choc de l’Occident, la presse.
Tout le monde avait également compris que la Russie était dans une dynamique irréversible, celle du retour à ce qu’elle a toujours été, une grande nation-continent qui a su renvoyer dans leur foyer Napoléon et Hitler. Il était évident que cette Russie-là ne se laisserait pas faire bien longtemps. Devant un adversaire déterminé à aller de l’avant quoi qu’il en coûte, se révélant de plus en plus comme un véritable ennemi et non plus comme simple antagoniste, les reculs, les évitements et les passes diplomatiques atteignent vite leurs limites. La Russie est acculée dos au mur et poussée à réagir.
Avec la décision du Conseil de la Fédération autorisant l’usage de la force, le Président Vladimir Poutine a désormais les mains libres pour une action militaire. Le concert de mises en garde des responsables européens, de l’OTAN et des Etats-Unis, avant cette décision, n’avait d’autres buts que de précipiter le vote russe. La meute semble prête, même si chacun joue la fausse surprise.
La confrontation semble inévitable. Du point de vue des Etats-Unis, cela pourrait être considéré comme le seul moyen de sauver l’économie américaine, comme ça avait été le cas lors de la 2ème Guerre Mondiale où l’Europe et la Russie en guerre avaient boosté une économie encore sous le coup de la crise qui avait sévi dix ans plus tôt. Les Etats-Unis en étaient sortis plus puissants et plus riches que jamais alors que le reste du monde était en ruines. Ils ont toutes les cartes en mains pour nous refaire le coup. L’Europe, avec des agents des forces de l’argent à sa tête et des populations endormies, est prête à replonger dans le chaos et la barbarie. Nous aurions pu espérer que la Russie serrerait encore la mâchoire et encaisserait encore un certain temps et, en même temps, cela devenait insupportable de voir toutes les provocations de la part de nos chefs d’état voyous qui se révèlent, finalement, être nos pires ennemis. La seule question qui reste est : que va faire la Chine ?
Avic
Comme l’Iran, comme d’autres qui vont devoir choisir leur camp, la Chine soutiendra et accompagnera la Russie. Parce que les gouvernants chinois savent qu’aujourd’hui c’est à la Russie que la guerre est déclarée mais que demain c’est à eux que la guerre sera déclarée.
Hadria RIVIERE
2) Poutine a perdu la partie. Avec son envoi de troupes il montre les dents et déroule le tapis rouge à l’implantation de l’Otan en Ukraine. Il fait un beau cadeau à l’Ouest.
En clair c’est trop tard, les jeux sont faits. La Russie aura peut-être une autre chance quand la population ukrainienne sera confrontée aux réalités économiques imposées par l’Ouest. Mais il y a peu de chances pour que cela se produise. Si cela continue la Russieil risque en plus de perdre la dette contractée auprès de Gazprom (plus de 3 mds $) et les partenariats économiques avec l’Est du pays.
Il faut bien comprendre que la Russie ne fera jamais la guerre pour la Crimée. Tout est fini, Poutine a perdu. Il est temps de passer à autre chose.
Il y’a quand même un souci, c’est que toutes les grandes puissances ont la bombe atomique.
Est-ce que c’est un argument encore suffisamment dissuasif aujourd’hui?
Vue la folie des hommes, j’en doute fortement.
C’est un choc de titans qui s’annonce !!
Pour l’instant je ne vois qu’un agresseur: l’OTAN.
Est-ce donc si cynique que de vouloir se défendre?
Le mur de missiles pointés sur la Russie sont, si je comprends bien votre point de vue, un acte de paix de la part de l’OTAN et la réponse russe un cynisme.
Les “révolutions colorées” c’est la démocratie et le reste c’est la dictature? vous êtes sûr de ce que écrivez?
Par contre je vois moins les américains et leurs vassaux intervenir en Ukraine, à quel titre d’abord, les gendarmes du monde ? Ensuite l’Ukraine n’est ni la Serbie ni la Bosnie, et elle a une longue histoire commune avec la Russie… Cependant un Obama prétentieux risque de se gonfler comme une baudruche dans cette situation et vouloir en découdre, sauf que cette fois-ci ce n’est pas la Libye ni l’Irak mais un gros morceau, aussi je prie pour que le congrès américain le fasse reculer dans ses desseins et qu’il se déballonne comme…une baudruche !
Nous allons vers une épreuve de force, comme du temps de JFK et Khrouchtchev sur Cuba, sauf que là c’est Poutine dans le rôle de JFK, et j’espère ne pas me tromper !
Quant à la Chine si conflit, elle risque d’intervenir mais plus tardivement, l’Iran par contre peut profiter d’un conflit en Ukraine pour en ouvrir un en méditerranée.
Mais je pense réellement que l’épreuve de force fera long feu, sinon pauvres de nous !