Le français, langue la plus parlée en 2050 ?

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Une étude menée par la banque Natixis suggère que le français pourrait devenir la langue la plus parlée dans le monde à l’horizon 2050. Elle s’appuie sur l’explosion démographique de certains pays dont la langue de molière est la langue officielle, mais pas forcément la plus parlée..

Considéré pendant longtemps comme la langue de la culture, de la diplomatie et des arts, le français est encore aujourd’hui reconnu comme langue officielle de nombreuses institutions internationales. Il subsiste ainsi à l’ONU, l’Union Européennne, la Cour internationale de justice ou au Comité olympique. Si rares sont les experts en linguistiques à estimer qu’elle est une langue d’avenir, une étude de la banque Natixis relayée par Forbes montre que le français pourrait pourtant devenir la langue la plus parlée dans le monde en 2050.

On recense aujourd’hui quelque 220 millions de francophones répartis sur plus de 75 pays et territoires à travers les 5 continents. Près de 40% d’entre eux se trouvent en Europe, suivi par l’Afrique subsaharienne (36%) et l’Afrique du Nord et Moyen-Orient (15%). Or, de nombreux pays dans lesquels il est reconnu comme langue nationale connaissent une forte croissance démographique, à tel point que nous pourrions être 750 millions de francophones à l’horizon 2050. Si ces chiffes se révèlent exactes, le français deviendrait la langue la plus parlée dans le monde (8%) devant le mandarin (8%), l’espagnol (7%) et l’anglais (5%).

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Toutefois, la limite de cette étude est qu’elle ne prend pas en compte les multiples langues locales qui subsistent dans ces pays. « Les projections démographiques sont effectivement impressionnantes, mais elles ne tiennent pas compte de la coexistence des langues qui est la réalité dans certains pays. De nombreux États comptent plusieurs langues officielles (comme la Belgique par exemple), tandis que dans d’autres États africains, le français est la langue nationale, mais pas la plus parlée » explique Alexandre Wolf, responsable de l’Observatoire de la langue française.

L’anglais, le mandarin et l’espagnol devraient donc rester les principales langues utilisées dans le monde, mais le français ne se porterait pas si mal.

http://citizenpost.fr/2014/03/francais-langue-parlee-en-2050

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Nikiño de la Fresanja
Nikiño de la Fresanja
3 avril 2015 20 h 51 min
Très bon article, mais en effet l’auteur l’auteur fait bien de mettre cette idée sous forme d’interrogation et d’employer le conditionnel…
D’autre part, comme il est souligné également, les habitants des pays émergents africains (une majorité des pays francophones se trouvent en Afrique) ont tendance à utiliser la langue française soit comme une langue de commerce et de prestige (langue de l’élite alphabétisée) ou bien comme une simple langue véhiculaire. Plus rares sont ceux qui parlent le français comme langue maternelle, d’autant plus qu’une grande partie de l’Afrique ne connaît pas même la notion de monolinguisme telle que nous la connaissons en Europe.
Il faut aussi se rappeler que les pays émergents africains sont encore largement dépendants économiquement des grandes puissances commerciales occidentales, et que l’usage de langue comme le français, l’anglais ou l’arabe est un facteur indispensable d’intégration économique, à moins de se voir franchement marginalisé.
Ces états, en prospérant, et en arrivant à potentiellement à renverser l’équilibre économique dans lequel ils se trouvent, peuvent très bien abandonner la langue française pour favoriser une de leurs langues véhiculaires les plus répandues (ex: le peul en Afrique Occidental. L’histoire de la langue française et de la nation française nous apprend à maintes reprises que la divulgation de la langue, sa représentation, son “poids*” défend de facteurs qui ne sont nullement linguistiques, mais politiques.

Pourquoi un état, dans un élan de patriotisme favorisé par une situation économique stable et prospère, se forcerait-il à conserver les attributs culturels (et donc linguistiques) qui lui furent légués par une ancienne puissance coloniale? Il s’agit du meilleure moment, au contraire, pour affirmer pleinement sa capacité à l’autonomie et son intégrité (pluri)culturelle.

En clair, il est exagéré de dire que la langue française serait potentiellement la langue la plus parlée d’ici 2050. Les évènements historico-politiques parleront d’eux-même. De la même façon, il est exagéré d’affirmer que notre belle langue soit menacée d’extiction par la mondialisation.