Etats-Unis : Les médecins complices de la barbarie

Il y a quelques jours, Robert Badinter a été tiré de sa retraite pour venir à la rescousse des pourfendeurs de Dieudonné. A l’entendre, on aurait presque juré qu’il regrettait d’avoir aboli la peine de mort en France pour pouvoir l’appliquer à ”M. Mbala Mbala”. Quelques jours après, Philippe Tesson, qui était sans doute de ceux qui ont eu la même lecture des pensées de Badinter, exprime clairement son plaisir de voir la peine de mort appliquée à Dieudonné pour son crime abominable. Devant un tel crime, peut-être le pire des crimes depuis que l’homme est sur terre, il verrait bien une mort avec souffrance préalable, une exécution normale étant trop douce. Il devrait aller dans l’Ohio, aux Etats-Unis. Ils lui montreront comment procéder.

Avic

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Dans ce pays tribal que sont les Etats-Unis (Amérique du Nord, territoire indien occupé), la « justice » pratique la peine de mort. Les juges criminels, en bande organisée, décident de tuer, et le problème devient ensuite : comment faire ?

Les pendus au bout de grues, c’est juste bon pour le satanique Iran ; l’exécution par arme, c’est pour la sympathique Chine ; la tête coupée, c’était en France jusqu’à la victoire du programme commun de la Gauche, en 1981 (une vraie victoire politique, bien loin de la romance de RB-pépère-de-l’abolition, quelle usurpation…). Mais ces procédés, d’une efficacité ISO 8000, sont interdits au royaume des faux-culs que sont les Etats-Unis. Là-bas, dans ce régime d’occupation militaire de la terre indienne, les juges peuvent tuer, mais dans le bonheur et la bonne humeur… La tribu donne en effet dans la gloriole avec un huitième amendement constitutionnel qui prohibe tout châtiment « cruel et inhabituel ». Bref, on va te zigouiller, mais ça doit être cool.

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Pour cette mort cool, on a appelé les médecins à la rescousse, et un de ces enfoirés a trouvé la recette magique : 3 grammes de thiopental sodique, 50 mg de bromure de pancuronium et de 240 mg de potassium.

Une saloperie de 1970, qui a tenu 40 ans. Mais la lumière – encore une fois – est venue de l’Italie : le labo Hospira, qui fabriquait le thiopental, avait localisé cette microproduction en Italie, et en 2011, les autorités sanitaires de ce grand pays de civilisation ont exigé que le thiopental ne soit pas utilisé lors des assassinats judiciaires.

Les tueurs états-uniens ont cherché à s’approvisionner auprès des labos états-uniens, mais l’Agence fédérale du médicament n’homologue pas ces médicaments, qui puent la mort. De vrais enfoirés : on en a besoin, mais la mère patrie garde les mains propres.

Alors, les médecins addicts à ce tribalisme décadent ont travaillé dur pour établir un nouveau cocktail mortel, avec un sédatif le midazolam, et un antalgique l’hydromorphone. Un truc de folie que les médecins (sérieux mais sans courage) ont dénoncé comme inefficace, et donc « cruel et inhabituel ». Le huitième amendement en suppositoire…

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La preuve ?

C’était hier, 17 janvier 2014, à la prison de haute sécurité de Lucasville (Ohio). Le produit mortel a été injecté par intraveineuse à 10h27 et la mort a été déclarée à 10h53. 26 minutes de barbarie légale.

Amber McGuire, la fille du condamné, a assisté à l’assassinat : « Peu après le début de l’exécution, mon père a commencé à suffoquer et à batailler pour respirer. J’ai regardé son estomac qui se soulevait. J’ai regardé mon père qui essayait de s’asseoir malgré les sangles qui le maintenaient sur la table. Je l’ai regardé serrer les poings à plusieurs reprises. J’ai eu l’impression qu’il se battait pour rester en vie mais qu’il suffoquait ».

Alan Johnson, journaliste au « Colombus Dispatch », raconte que l’homme a « suffoqué vingt à trente fois en dix minutes avant de s’endormir ». Environ quatre minutes après avoir reçu l’injection, le condamné a commencé à se débattre et à suffoquer bruyamment, s’étouffant et s’étranglant manifestement pendant au moins dix minutes. Sa poitrine s’est soulevée et son poing gauche s’est serré tandis qu’il poussait des grondements sourds ».

Allen Bohnert, l’avocat du condamné, dénonce : « Les habitants de l’Etat de l’Ohio devraient être horrifiés par ce qui a été commis en leur nom ».

Bon, c’est pas génial. Mais, après tout, cette fois-ci, les assassins légaux ont réalisé leur forfait. Ce n’est pas si mal, car ça n’a pas toujours été le cas.

http://www.wat.tv/video/execution-ratee-relance-debat-1usdk_2i0u7_.html

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 Gilles Devers

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Diablo
18 janvier 2014 16 h 51 min
Pourquoi ne pas utiliser de l’héroïne afghane ? L’US Army contribue de toute façon à sa production.