Par Uri Avnery
Traduit de l’anglais pour l’AFPS par FL/SW
La Nouvelle-Zélande a décidé de changer de drapeau. En Israël, cela n’a été que brièvement mentionné dans les médias. Mais c’est un exemple significatif pour nous [Israéliens].
L’ancien drapeau était inspiré du drapeau britannique, l’Union Jack, qui symbolise l’union de l’Angleterre, de l’Écosse et de l’Irlande. Les trois différentes croix sont intégrées dans un dessin complexe.
Mais que signifie ce drapeau pour les Néozélandais d’aujourd’hui ? Pas grand-chose. Il est certain qu’ils sont proches du Royaume-Uni et de la civilisation anglo-saxonne, mais ils constituent une nouvelle nation, une nation distincte, avec une histoire, une orientation géopolitique et un caractère national différents.
Un drapeau national devrait unir tous les citoyens d’un pays, susciter leur loyauté et fortifier leur patriotisme. Il ne devrait certainement pas laisser de côté des parties significatives de la population.
C’est pourquoi le gouvernement de l’État insulaire de l’hémisphère sud a décidé d’abandonner le drapeau qui ne fait sens que pour une partie de la population et d’en adopter un nouveau qui fasse sens pour tous. Un concours pour un nouveau dessin est lancé.
Quelques propositions de nouveau drapeau
Ceci fait suite tardivement à l’exemple du Canada, un autre ancien “dominion” britannique, qui a abandonné un drapeau semblable pour en adopter un nouveau, en essayant sagement de créer un symbole qui plairait à la fois aux Canadiens anglophones et francophones, aussi bien qu’aux Inuits et aux autres populations indigènes.
Le problème avec notre drapeau est largement le même. Adopté par l’un des premiers congrès sionistes, il est basé sur le châle de prière juif et l’ancien bouclier de David. Il a été conçu pour un mouvement politique mondial dont l’ambition était de créer un foyer sûr pour le peuple juif. Lors de la création de l’État d’Israël, il en est devenu le drapeau national.
Il sert aujourd’hui de drapeau de l’État, de drapeau du mouvement sioniste international et aux yeux de certains de drapeau de tous les Juifs.
Il n’est cependant pas le drapeau de tous les citoyens d’Israël. Pour les citoyens arabes il ne signifie rien d’autre que discrimination et exclusion. Il leur rappelle, partout et tout le temps, qu’ils sont au mieux de citoyens de seconde classe, présents mais sans appartenance complète.
Depuis le premier jour de l’État, j’ai plaidé pour l’adoption d’un nouveau drapeau intégrateur. Comme les Néozélandais d’aujourd’hui, j’avais le sentiment qu’avec toute la considération à accorder à nos origines, notre histoire et nos traditions culturelles, nous autres Israéliens vivons dans une réalité différente. Un grand nombre de nos concitoyens ne sont pas juifs, et les symboles de notre Etat devraient le refléter.
Franchement, je pense aussi que ce n’est pas un très bon drapeau. Les drapeaux doivent se voir de loin. À l’origine les drapeaux servaient à indiquer l’endroit où se tenait le roi dans une bataille, afin que chaque soldat sache où était son chef. Il devait se faire voir.
Les couleurs de notre drapeau – blanc et bleu clair – sont esthétiques, mais inefficaces. Dans un contexte de ciel bleu et de nuages blancs, il tend à disparaître. Brandissez ensemble une dizaine de drapeaux blancs et bleus et un seul rouge, et vos yeux seront accrochés par le rouge.
MAIS LE principal argument contre le drapeau est moins d’ordre esthétique que politique.
Bien avant que Nétanyahou n’en vienne au truc d’exiger que les Palestiniens reconnaissent Israël comme “l’État-nation du peuple juif”, notre drapeau reflétait déjà cette prétention.
C’est beaucoup plus que le drapeau d’un État ordinaire. Il incarne la revendication de l’État à représenter tous les Juifs du monde.
A-t-on demandé aux Juifs s’ils voulaient être représentés par le gouvernement d’Israël ?
Assez bizarrement, cette question n’est jamais soulevée. Ni par les Palestiniens, ni par les US-Américains ni même par les Israéliens.
Avant que notre gouvernement exige des dirigeants palestiniens de reconnaître Israël comme l’État-nation etc, ne devrait-on pas le demander aux Juifs de Los Angeles, de Moscou et de Johannesburg ?
Sans un référendum de la diaspora juive et la réponse positive d’une large majorité, la revendication israélienne est sans fondement. Et même, c’est une forme d’impérialisme, une tentative d’imposer par la force une sorte de souveraineté à un peuple sujet.
Avant de pouvoir organiser un tel référendum il faut répondre à plusieurs questions : Qui est juif ? Le fils ou la fille d’une mère juive ? Quid d’un père juif ? Des gens convertis à la religion juive ? Par qui ? Seulement par un rabbin orthodoxe ? Quid des convertis admis par des rabbins “réformés” ou “conservateurs” ? Quid des athées, peuvent-ils devenir des Juifs représentés par Israël ?
Pour toutes ces questions il n’y a pas d’accord entre les Israéliens eux-mêmes. Alors, quel sens peut bien avoir l’exigence de reconnaissance, à part être une astuce pour saboter les négociations de paix ?
LA QUESTION d’un référendum se pose aussi cette semaine dans un contexte différent.
Le Ministre des Affaires Étrangères, Avigdor Lieberman, s’agite de nouveau. Il est vrai que tout son ministère est en grève. Les bureaux centraux et toutes les ambassades israéliennes dans le monde sont fermées. Mais Lieberman n’est pas en repos.
Cette semaine il a annoncé qu’il avait donné instruction au conseiller juridique du ministère de lui soumettre un avis juridique sur sa proposition d’échanges de territoires. Selon son plan, une partie importante du territoire israélien habité par des citoyens arabes serait transférée au futur État palestinien, avec sa population, en échange de territoires palestiniens habités par les colons.
L’objectif évident de l’échange serait de réduire le nombre des citoyens arabes, rendant ainsi l’État juif encore plus juif.
À première vue, cela pourrait sembler une proposition honnête.
Tout d’abord, cela signifie que Lieberman est favorable à la création d’un État palestinien à côté d’Israël. De la part d’un homme d’extrême-droite, c’est en soi remarquable.
Tous les Israéliens ultra-nationalistes sont face à un dilemme : qu’est ce qui est le plus important, la géographie ou la démographie ? La judéïté de toute la terre qui fut promise par Dieu, ou la judéïté de la population de l’État juif ?
Le gros des mouvements de droite préfère la terre à la population. Ils veulent obtenir tout le pays “de la mer au Jourdain”, même si cela implique que les Palestiniens formeraient la majorité de la population. Pour eux, une occupation éternelle serait une bonne solution et un État d’apartheid est également acceptable.
Une autre aile du camp de droite pense qu’il est plus important d’avoir un État dans lequel le nombre des non-juifs serait négligeable, garantissant que l’État juif resterait toujours juif. La solution de Lieberman vise à atteindre cet objectif.
Dans ce but, Lieberman est prêt à modifier la géographie d’Israël de telle sorte que la “bande étroite” deviendrait encore plus étroite. Entre Nétanya sur la côte et la Tulkarem palestinienne, la largeur de l’État ne fait actuellement que 14 km. Lieberman la réduirait encore davantage. Comme l’étroitesse de l’État est souvent avancée comme raison d’annexer la Cisjordanie, cette idée est en soi tout à fait remarquable.
LE CONSEILLER JURIDIQUE a pris sa tâche au sérieux et il a produit un long rapport bien argumenté. Il traite principalement de la question de savoir si une telle solution serait compatible avec le droit international. Sans surprise, compte-tenu de sa situation, sa réponse est oui.
Aucune population ne serait déplacée. Aucune propriété ne serait expropriée. Les Palestiniens qui y vivent pourraient conserver leur citoyenneté israélienne, s’ils le souhaitent, ainsi que leurs droits à la sécurité sociale israélienne. Ils cesseraient simplement d’être des habitants de l’État d’Israël pour devenir habitants de l’État de Palestine.
Une solution honnête et même bienveillante. Sauf pour un petit point : on ne demanderait pas leur avis aux habitants palestiniens.
Après une étude complète des précédents, le conseiller juridique conclut que le droit international n’exige pas un plébiscite. Et même, Lieberman est vigoureusement opposé à toute consultation de ce genre.
Pourquoi ? Parce que les gens concernés ont déjà très clairement exprimé leur refus d’un tel transfert.
C’est un grand compliment pour Israël. Malgré toute la discrimination, malgré tous les griefs fondés, les citoyens arabes d’Israël souhaitent rester membres de l’État, plutôt que de faire partie du futur État palestinien.
Leur statut de citoyens de seconde classe est évident. Les informations nous le rappellent presque tous les jours. Ce qui est moins évident mais non moins réel c’est que la population arabe est profondément enracinée dans la réalité israélienne, économique comme politique.
L’autre aspect de la question c’est qu’Israël tire de gros bénéfices de cette population. Ils travaillent dans l’économie israélienne. Ils paient des impôts. L’argument selon lequel ils ne paient pas leur part est un mythe – on ne peut pas vivre en Israël sans payer d’impôts, tant directs qu’indirects (sauf si l’on est très riche).
BEAUCOUP DE PAYS au cours de l’histoire ont appris que l’expulsion d’une population est souvent extrêmement mauvaise pour l’économie. Lorsque la France a chassé les Huguenots protestants, elle s’est appauvrie. La Prusse qui les a accueillis est devenue riche et puissante. Cela est encore plus vrai pour l’expulsion des Juifs et des Musulmans d’Espagne et du Portugal. Les deux pays ont régressé tandis que l’Empire Ottoman qui avait accueilli les Juifs prospérait.
Les citoyens arabes d’Israël sont un gros atout pour l’État. Bien loin de nous en débarrasser, nous devrions faire tout notre possible pour qu’ils se sentent chez eux.
Le changement de drapeau serait un élément symbolique de cette action.
Drapeau de paix pour la Terre promise dessiné par
l’artiste autrichien Friedensreich Hundertwasser en 1978
Merci à AFPS
Source: http://zope.gush-shalom.org/home/en/channels/avnery/1396022881
Date de parution de l’article original: 29/03/2014
URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=11975
Le triangle équilatéral ne représente rien d’autre que le mystère de la SAINTE TRINITÉ : UN SEUL DIEU (l’unicité du triangle) en TROIS PERSONNES (les côtés strictement égaux).
Le triangle dont la pointe est descendante représente le mystère de L’INCARNATION de JÉSUS, deuxième Personne de la Sainte Trinité. Quant au triangle à la pointe ascendante, il représente la RÉSURRECTION et l’ASCENSION de JÉSUS-CHRIST.
J’invite mes frères juifs, eux qui aiment tant l’ésotérisme, à méditer là-dessus.
HOSANNA!
Il n’y aura jamais deux états nations sur la terre de Palestine, car un seul existe depuis des temps immémoriaux, l’état palestinien !
Les sionistes devront être chassés et retourner d’où ils viennent, la république Palestienne désionisée profondément et totalement afin que la “bête” ne puisse réapparaître !!!