Je vous dis à genoux
Dans une moindre mesure évidemment, et sans nier l’horreur qu’inspirent les tueries de ces derniers jours en France, ces événements médiatisés à 100 sur une échelle de 100… devraient laisser voir à ceux d’ici qui ont des yeux pour voir et qui n’ont pas vécu la Crise d’Octobre 1970, comment et à quels sommets les médias du « Monde Libre » sont capables. Comment ils peuvent matraquer une population et même le Monde Entier, pour autant que l’événement proprement dit est lui-même assez porteur sur le plan politique.
Le Pouvoir n’est pas un vain mot. La Force non plus. De ce point de vue, toutes ensanglantées qu’elles puissent avoir été, les mains des terroristes « français » étaient pourtant vides au départ. Que valent en effet des kalachnikovs en comparaison de la Force qui pouvait leur être opposée et qui l’est en ce moment ?
Tout n’est donc pas dit quand on dit que la France a été attaquée.
Les français et les françaises devraient pouvoir se demander (le pourront-ils ?) qui sont ceux qui les défendaient quand ils étaient insouciants, ceux qui les défendent maintenant qu’ils sont révoltés, et ceux qui seront capables des les défendre le mieux lorsqu’ils seront encore inquiets dans l’Avenir. Car en somme, si la lointaine France de Vichy elle-même a été effrontée à ce point de pouvoir affirmer aux français que c’est elle qui empêchait la Résistance de les voler et de les tuer, c’est qu’elle avait toute capacité de mentir effrontément à propos de l’Avenir, et dont on sait heureusement que l’Avenir ne lui a pas appartenu longtemps.
La question se posera donc encore une fois : l’Avenir et le Destin de cette France si peu debout seront-ils encore demain entre les mêmes mains ?
Si on conçoit aisément que des terroristes ne feront pas taire 60 millions d’individus, et les tuer encore moins, l’Avenir dont on parle, c’est l’avenir de la Nation. C’est elle, la Nation, qui est maintenant directement interpellée, bien davantage que la liberté d’expression des uns et des autres, qui peuvent tous faillir là où la Nation ne doit pas même faiblir. Et nous savons déjà, ici au Québec, qu’en Octobre 1970, ce n’était pas du tout, mais pas du tout ni pour la Nation ni pour aucune liberté que les médias s’étaient autant dépensés, bien au contraire. Oui, bien au contraire… La preuve ? Il Vous faudrait une preuve ?
Mais regardez-Nous maintenant. 45 ans plus tard, Nous sommes encore à genoux.
Les descendants de ce “Voltaire” (les Bernard Lévi et les Charlie Hebdo) sont en train de mesurer leur capacité à se lancer dans une aventure totalitaire sans précédent, le demi millions de morts en Libye et en Syrie dont ils sont responsables, autant que les fous de l’Etat qu’ils servent, leur étant indifférent.
La Marche des Charlots est l’aboutissement d’un phénomène de sédimentation par couches. Il y avait eu l’Irak. Puis il y a eu le printemps de l’OTAN en 2011 dont, ne l’oublions jamais, la première victime (de la trahison des Russes et des Chinois aussi) fut la Jamahiriya Libyenne en place.
Jamais, depuis Lénine, un dirigeant révolutionnaire (Gaddafi en l’occurrence) n’avait été diffamé à ce point, apparemment en raison de son identité africaine, arabe, musulmane, affirmée avec force et, surtout, sa puissance économique mise au service d’un projet libertaire de type socialiste (Jamahiriya, démocratie directe depuis 1977).
L’ampleur du bombardement médiatique (BBC, F24, Al-Jazeera, etc., l’extrême- gauche européenne, l’Iran, le Parti de Dieu libanais, le Parti de l’Enthousiasme palestinien, etc., y compris au sein mouvement dit “anti-impérialiste” et dans le monde arabe à l’exception remarquable de pays comme la Syrie, Cuba, le Nicaragua, le Vénézuela, la Corée démocratique et quelques autres), en phase avec celui militaire de l’OTAN, ne sont arrivés à bout de la Jamahiriya qu’après 7 mois.
Jamais une résistance ne fut observée dans l’Histoire. Jean Marie Le Pen allant jusqu’à qualifier comparer le siège de Syrte à celui de Stalingrad.
Les Charlots, par conséquent, ont été gavés pendant une longue période d’images de Gaddafi (tantôt violeur, tantôt pirate de l’air, tantôt bourreau, tantôt ceci, tantôt cela): bref, un véritable lynchage mondialisé, soit du jamais vu.
La Marche des Charlots s’explique donc par un phénomène d ‘ABREACTION (Extériorisation émotionnelle par laquelle un million de sujets se libèrent d’affects liés à une propagande de masse), que le sociologue Pierre BOURDIEU a décrit quelque part.
Un processus de sédimentation et fermentation putride eut lieu ensuite dans l’esprit des bobos de la République, catalysé de fait par des événements comme la guerre contre la Syrie par exemple.
Constatant la résistance des Syriens (remarquez que la différence majeure avec le précédent libyen, c’est que la Russie et la Chine ont opposé un veto à l’OTAN pour frapper la Syrie), les services secrets décidèrent eurent recours à des agents qu’ils avaient dans leur base de données: les frères Kouachi.
Bien entraînés grâce au stage payé (billet compris) par les RG français au Moyen Orient, ils acceptè-rent même (allez savoir contre quelle promesse) le jeu d’ “oublier” leur carte d’identité et un drapeau noir dans la voiture… Un mystère demeure aussi au sujet des lentilles de couleur bleue que l’un d’eux, d’après la grande experte nationale Caroline Fourest: http://mai68.org/spip/spip.php?article8390
Par conséquent, il ont joué la scène que tout le monde a vue et on connaît la suie.
JE NE SUIS PAS CHARLIE
JE SUIS MICHEL CUNY
Par Les Pacifistes de Tunis
http://www.mathaba.net/authors/pacifistes/