Le chef du renseignement saoudien, le prince Bandar ben Sultan, aurait déclaré à des diplomates que son pays allait réexaminer ses relations avec les États-Unis.
Qui est-il, Bandar Ben Sultan, pour décider du sort et de la politique étrangère de l’Arabie Saoudite ? En supposant qu’il ait les pouvoirs nécessaires dans ce panier de crabes qu’est la Maison des Saoud, quel intérêt a-t-il à annoncer ouvertement sa position sur la place publique ? Qui étaient ces ‘’diplomates’’ indélicats qui se sont empressés de divulguer une conversation d’une telle portée ? Tout ça sonne faux.
Quand on sait les liens qui unissent Ryad et Washington et, au-delà, le monde de la finance, on voit mal comment l’Arabie Saoudite peut s’affranchir d’un monde sans lequel elle n’existerait pas. On sait également que le royaume est un élément clé du système et qu’il a été présent à toutes les étapes de la construction du dispositif moyen-oriental depuis des décennies, ne serait-ce que par l’organisation du terrorisme mondial sur lequel se sont appuyés les Etats-Unis.
Si, après de telles déclarations, on ne voit pas s’installer, dans les mois à venir, un printemps arabe (saoudien), on saura à quoi s’en tenir. La question serait alors : que cachent ces déclarations intempestives, alors même que les armées de mercenaires de Bandar Ben Sultan continuent à ravager la Syrie, en parfaite collaboration avec la CIA, le Mossad et les autres services occidentaux ? Ces déclarations surviennent également au moment où il s’efforce d’allumer des foyers d’incendie en Russie. Pour le compte de qui ? Certainement pas pour les intérêts géopolitiques du petit royaume saoudien.
Se distancier des Etats-Unis tout en se mettant à dos la Russie par des attentats meurtriers, voilà qui promet. Si seulement ça pouvait être vrai…
Avic